20/10/2025
Comme nous allons l’explorer dans cet article, l’IA peut être un serviteur précieux pour accompagner notre cheminement spirituel, à condition de ne jamais lui accorder la place de maître. Mal utilisée, elle risque de nous détourner de l’essence même de la vie chrétienne, qui repose sur une relation vivante avec Dieu et Sa Parole en Eglise.
L’IA : un outil au service de la foi
Grâce à sa capacité à analyser, synthétiser et fournir des ressources personnalisées, l’IA peut soutenir plusieurs aspects de notre vie spirituelle.
Voici, de manière non exhaustive, quelques exemples concrets d’une utilisation judicieuse :
Les limites de l’IA dans le domaine spirituel
Malgré ses atouts, l’IA présente des limites fondamentales qui la rendent inadaptée pour guider pleinement notre croissance spirituelle. Ces limites découlent de son absence de conscience, d’expérience vécue et, surtout, de relation avec Dieu :
Un bon serviteur, mais un très mauvais maître
Recommandations pour une utilisation équilibrée de l’IA
Pour tirer parti de l’IA tout en restant ancré dans une foi vivante, voici quelques recommandations pratiques :
Incontestablement, l’IA peut être un outil précieux pour soutenir notre cheminement spirituel, en facilitant l’accès à la Parole de Dieu et en enrichissant notre réflexion. Cependant, elle doit rester un serviteur, jamais un maître. La foi évangélique est une aventure relationnelle, ancrée dans la communion avec Christ, l’étude de Sa Parole et la vie communautaire.
En utilisant l’IA avec discernement et en la soumettant à la direction de l’Esprit Saint, nous pouvons en faire une alliée sans compromettre l’essence de notre foi.
Souvenons-nous que la véritable croissance spirituelle découle d’une relation vivante avec Dieu, et non d’un algorithme, si performant soit-il.
Paul OHLOTT (avec la correction de l’IA !)
19/10/2025
Héla Ouardi, professeure de littérature et de civilisation françaises à l’université de Tunis-El Manar et membre associée au CNRS, est reconnue pour ses travaux qui déconstruisent les récits mythifiés de l’islam. Son ouvrage de 2016, «Les Derniers Jours de Muhammad», avait déjà marqué les esprits en reconstituant, jour par jour, l’agonie du Prophète en 632 à Médine. À partir de chroniques anciennes (khabar et chaînes de transmission isnâd), elle y dépeignait un Muhammad humain, entouré d’une communauté en proie à la sidération et à des peurs apocalyptiques. Dans «Les Califes maudits», elle prolonge cette démarche en explorant la succession chaotique du Prophète, qu’elle qualifie de « tragédie grecque ». Son objectif : «restituer l’homme à l’Histoire», en confrontant les sources pour révéler une réalité occultée par les récits pieux.
Dans l’émission «La Grande Librairie», diffusée sur France 5 le 27 mars 2019, Héla Ouardi, spécialiste des origines de l’islam, évoque ses découvertes qu’elle partage dans son ouvrage : «Les Califes maudits, tome 1 : La Déchirure» (Albin Michel). En s’appuyant sur des sources sunnites et chiites, Ouardi dévoile un islam naissant marqué par des luttes de pouvoir, des violences fratricides et des incertitudes, y compris sur la compilation du Coran. Intégrée à un plateau aux côtés de figures comme André Comte-Sponville ou Amin Maalouf, son intervention invite à repenser l’histoire de l’islam avec rigueur et audace.
Les points clés : La «déchirure» et ses origines
Ouardi centre son propos sur la période trouble qui suit la mort de Muhammad, marquée par des rivalités immédiates.
Voici les éléments essentiels développés dans l’émission :
Un coran rédigé dans un climat de tensions politiques
Un point particulièrement frappant de l’intervention d’Ouardi concerne la compilation du Coran. Elle soutient que le texte, tel que nous le connaissons, n’a pas été fixé de manière définitive à l’époque de Muhammad (mort en 632). Selon elle, les sources historiques montrent que le Coran était initialement transmis oralement, et son unification en un livre standardisé est postérieure au Prophète.
Ce processus, entamé sous Abû Bakr (632-634) et achevé sous Uthmân (644-656), s’est déroulé dans un climat de tensions politiques et de divergences sur les récitations. Ouardi ne nie pas l’existence de révélations orales ou de fragments écrits du vivant de Muhammad, mais elle insiste : «Le Coran, en tant que texte unifié, date d’après sa mort».
Cette affirmation, appuyée par une analyse critique des sources sunnites et chiites, souligne l’absence de documents contemporains fiables et met en lumière les influences des luttes de pouvoir sur la fixation du texte sacré.
Le mensonge d’un «islam originel de paix»
Ouardi relie ces découvertes aux enjeux modernes. Après les attentats de 2015 et l’essor de Daesh, elle conteste l’idée d’un «islam originel de paix», comme l’avait formulé l’ancien président François Hollande, la qualifiant de simpliste. Pour elle, réconcilier l’islam avec son histoire réelle permet de briser le cycle de la mythologie qui alimente l’obscurantisme. «L’islam n’arrive pas à trancher le fil de la mythologie pour entrer dans l’Histoire», explique-t-elle, plaidant pour une «fiction véridique» qui humanise les figures sacrées. En Tunisie, où elle puise un islam épicurien de son enfance, elle défend une approche démocratique face aux dérives salafistes.
Une méthode rigoureuse et salvatrice
La force d’Ouardi réside dans sa méthode : une lecture croisée des textes anciens, sans a priori orientaliste ni dogmatisme religieux. «J’ai fouillé les détails des sources sunnites et chiites, peu consultées, pour reconstituer cette histoire secrète», déclare-t-elle. Malgré les critiques – son premier livre fut censuré dans un pays voisin –, elle défend l’intégrité de ses recherches, saluées par des islamologues comme Gilles Kepel pour leur caractère « salvateur ». Sa trilogie «Les Califes maudits» et son essai «Aux Origines de l’Islam : Muhammad et le Califat» (2023) prolongent cette démarche.
Paul OHLOTT
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12/10/2025
Une foi en résonance avec les cultures africaines
Majagira Bulangalire souligne que le christianisme, loin d’être une importation purement européenne, s’est fondu dans les réalités africaines dès ses premières implantations. Les récits bibliques, avec leurs thèmes de libération, de communauté et de relation à Dieu, résonnent profondément avec les valeurs africaines de solidarité, de respect des aînés et de spiritualité omniprésente. Par exemple, la notion de « Dieu créateur », centrale dans le christianisme, trouve un écho dans les cosmogonies africaines, où la divinité suprême est souvent perçue comme une force vitale à l’origine de toute existence.
Cette appropriation s’illustre également dans les pratiques liturgiques. Les chants, danses et expressions communautaires, caractéristiques des cultes chrétiens en Afrique, intègrent des éléments des traditions locales, comme les polyphonies ou les rythmes traditionnels. Bulangalire insiste sur le fait que cette fusion n’est pas une simple adaptation, mais une réinterprétation créative qui donne au christianisme une saveur authentiquement africaine.
Une histoire ancienne et méconnue
L’article original mentionne brièvement les racines historiques du christianisme en Afrique, un point que Bulangalire développe avec passion. Contrairement à une idée répandue, le christianisme n’est pas arrivé en Afrique avec les missionnaires européens du XIXe siècle. Dès les premiers siècles de notre ère, des communautés chrétiennes florissaient en Afrique du Nord, notamment en Égypte avec l’Église copte et en Éthiopie avec l’Église orthodoxe éthiopienne, l’une des plus anciennes Églises chrétiennes au monde. Ces Églises ont joué un rôle déterminant dans la préservation des textes sacrés et le développement de la théologie chrétienne.
En complément, il est pertinent de noter le rôle de figures comme saint Augustin d’Hippone, né en actuelle Algérie au IVe siècle, dont les écrits ont profondément influencé la théologie chrétienne universelle. De même, l’Éthiopie, christianisée dès le IVe siècle sous le roi Ezana, témoigne d’une tradition chrétienne autochtone qui a résisté à l’islamisation et à la colonisation. Ces exemples historiques montrent que l’Afrique a non seulement accueilli le christianisme, mais a aussi contribué à son développement théologique et spirituel.
Les défis de l’africanité chrétienne aujourd’hui
Bulangalire aborde également les tensions auxquelles le christianisme africain est confronté. D’un côté, il doit naviguer entre la fidélité aux racines culturelles africaines et les influences des courants évangéliques modernes, souvent marqués par des théologies venues d’ailleurs. De l’autre, il fait face à des défis sociétaux, comme la montée de la sécularisation dans certaines régions urbaines ou la compétition avec d’autres religions, notamment l’islam.
Un aspect complémentaire à explorer est le rôle du christianisme dans les dynamiques sociales et politiques en Afrique. Dans de nombreux pays, les Églises jouent un rôle clé dans l’éducation, la santé et la médiation des conflits. Par exemple, en République démocratique du Congo, pays d’origine de Bulangalire, l’Église catholique et les Églises protestantes ont souvent été des acteurs majeurs dans la défense des droits humains et la promotion de la paix face aux crises politiques et aux conflits armés.
Une théologie de la libération africaine
Un point que l’article pourrait approfondir est l’émergence d’une théologie africaine de la libération, influencée par des penseurs comme Bulangalire. Cette théologie cherche à articuler une foi qui répond aux réalités de l’Afrique contemporaine : pauvreté, injustice, postcolonialisme. Elle s’inspire des récits bibliques d’exode et de justice pour proposer une vision du christianisme comme force de transformation sociale. Des théologiens comme Jean-Marc Éla (Cameroun) ou Desmond Tutu (Afrique du Sud) ont également contribué à cette réflexion, en liant la foi chrétienne à la lutte pour la dignité et l’émancipation des peuples africains.
Une africanité universelle
En conclusion, Majagira Bulangalire invite à reconnaître l’africanité du christianisme non pas comme une particularité régionale, mais comme une contribution essentielle à l’universalité de la foi chrétienne. En intégrant les richesses culturelles et spirituelles de l’Afrique, le christianisme africain enrichit l’Église mondiale. Il rappelle que la diversité des expressions de la foi est une force, et que l’Afrique, avec son dynamisme spirituel, a un rôle prophétique à jouer dans l’avenir du christianisme.
Paul OHLOTT
LIRE LA RECENSION DE SEBASTIEN FATH (REGARDS PROTESTANTS)

12/10/2025
Une conférence Z00M animée par le Pr. Régis Nouvel, enseignant à l'Institut de Théologie Charismatique (ITC).
21/09/2025
Lors d’un événement public dans une université, sa vie a été tragiquement fauchée dans une attaque brutale le mercredi 10 septembre 2025, laissant une nation sous le choc, mais transmettant un héritage spirituel éternel. Sa mort, perçue comme le martyr d'un "héros de la foi", loin de tuer son action, va la démultiplier au travers de son œuvre missionnaire. Le président des Etats-Unis, Donald Trump, déclarera à ce sujet : "Notre plus grand évangéliste pour la liberté américaine est devenu immortel. Il est maintenant un martyr pour la liberté américaine".
Turning Point USA est une œuvre missionnaire que Charlie Kirk a fondé alors qu'il n'avait que 18 ans. Son objectif principal est d'éduquer, de former et de mobiliser les jeunes étudiants sur les campus universitaires et lycéens pour promouvoir le message de l'Evangile et les valeurs chrétiennes. Charlie Kirk abordait tous les sujets de société et les enjeux politiques à la lumière de sa foi évangélique. TPUSA est présente sur plus de 3500 campus dans les 50 Etats américains.
Son épouse Erika Kirk s'est révélée aux yeux du monde entier lors de la cérémonie d'hommage de son époux, ce dimanche 21 septembre 2025, en présence du président des Etats-Unis Donald Trump. Dans son discours d'hommage, elle va incarner et transmettre un puissant message évangélique, parlant de la Croix, de l'héritage missionnaire de son mari et appelant au Réveil Spirituel :
"Plus que tout, Charlie voulait accomplir non pas sa volonté, mais celle de Dieu. Et dans ces onze derniers jours, malgré toute la douleur, je n’ai jamais trouvé autant de réconfort qu’aujourd’hui. Quand j’ai vu le corps de Charlie pour la première fois, ce fut un moment déchirant. Mais même dans la mort, j’ai reconnu l’homme que j’aimais. J’ai vu ce cheveu gris unique sur le côté de sa tête, celui que je n’avais jamais osé mentionner. Et sur ses lèvres, j’ai vu le plus léger des sourires. Ce sourire m’a révélé la grande miséricorde de Dieu dans cette tragédie. Il m’a dit que Charlie n’avait pas souffert. Charlie était un missionnaire avec un esprit noble et un grand, grand dessein. Il ne haïssait pas ceux qui s’opposaient à lui. Il voulait le meilleur pour eux. Mon mari, Charlie, voulait sauver la vie des jeunes hommes, y compris celle de celui qui lui a ôté la vie. Ce jeune homme... Je le pardonne. Je le pardonne, car c’est ce que Christ nous a enseigné. Sur la croix, Jésus a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23:34). Charlie aurait fait de même. La réponse à la haine n’est pas la haine. C’est l’amour pour nos ennemis et l’amour pour ceux qui nous persécutent.

Après l’assassinat de Charlie, nous n’avons pas vu de violence. Nous n’avons pas vu d’émeutes. Nous n’avons pas vu de révolution. Au lieu de cela, nous avons vu ce pour quoi Charlie priait toujours : un réveil, une renaissance spirituelle dans ce pays. La plus grande cause dans la vie de Charlie était de restaurer la famille américaine. Il était père de deux jeunes enfants – notre fils d’un an et notre fille de trois ans – et il voulait que chaque jeune homme et chaque jeune femme trouve un but plus grand. Choisissez la vie. Choisissez la famille. Et par-dessus tout, choisissez Christ. Je ne prends pas cela à la légère. Charlie et moi étions unis dans notre mission. Sa passion était ma passion. Et maintenant, sa mission est ma mission. Tout ce que Turning Point USA a construit grâce à la vision et au travail acharné de Charlie, nous le ferons croître dix fois plus grand par la puissance de son souvenir. La voix de mon mari continuera de résonner. Si vous pensiez que la mission de Charlie était puissante avant, vous n’avez aucune idée de ce que vous venez de déclencher à travers ce pays. Vous avez allumé un feu qui ne s’éteindra jamais. Nous continuerons les tournées sur les campus, le podcast, et tout ce qui a fait de Charlie un pionnier et un martyr pour la liberté américaine. Je t’aime, Charlie, mon chéri. Et je te rendrai fier. Que Dieu vous bénisse tous. Et que Dieu bénisse l’Amérique"
(Le discours complet de Erika Kirk)
Depuis la mort tragique de son mari, c'est désormais elle qui va devenir la nouvelle PDG de Turning Point USA.
21/09/2025
Martin Luther était un érudit qui maîtrisait le latin, le grec et l'hébreu, ce qui était exceptionnel à une époque où la majorité des traductions s'appuyait sur la vulgate latine plutôt que sur les textes originaux. Martin Luther a voulu effectué un retour aux sources en traduisant directement à partir des textes hébreux et grecs. Il a cherché à se rapprocher du sens originel et n'a pas hésité à critiquer la vulgate, qu'il jugeait trop imparfaite.
Martin Luther voulait que sa Bible soit compréhensible pour l'ensemble du peuple. Il a donc utilisé un allemand vivant et idiomatique (qui relève des singularités propres à une langue en particulier), évitant le "latinisme rigide".
A son époque, la traduction de Martin Luther a été très largement admirée, même par certains de ses adversaires comme le théologien catholique Hieronymus Emser, qui a reconnu la qualité littéraire de son travail.
Plus récemment, au 20ème siècle, les historiens et biblistes ont confirmé l'excellence de Luther comme traducteur. Plusieurs érudits, tel Eric w. Gritsch ("Luther's works", vol 35) rapportent que Martin Luther combinait "fidélité au texte original et liberté stylistique pour rendre le texte vivant".
Luther a-t-il vraiment falsifié la traduction de Romains 3v28 ?
Le théologien catholique Hieronymus Emser va s'opposer à Martin Luther dès 1519, en critiquant vertement ses thèses sur la "justification par la foi" et son rejet de "l'autorité papale". En 1521, il publia "De Disputatione Lipsicensi", attaquant Luther et défendant la tradition catholique. Parmi ses reproches, il va accuser Martin Luther d'avoir ajouté le mot "allein" (seul) dans sa traduction de Romains 3v28, dans le but de soutenir le Sola Fide (La foi seule). Qu'en est-il vraiment ?
• Texte original grec : « Logizometha gar dikaiousthai pistei anthropon chôris ergôn nomou » (Nous estimons que l'homme est justifié par la foi sans les œuvres de la loi).
• Traduction de Luther : « Wir halten, daß der Mensch gerecht werde durch den Glauben allein, ohne des Gesetzes Werke » (Nous estimons que l'homme est justifié par la foi seule, sans les œuvres de la loi).
• Accusation catholique : Luther a ajouté le mot «allein» (seule), qui n'existe pas dans le grec original. Cela aurait été fait pour forcer le texte à soutenir sa doctrine de la justification par la foi seule, au détriment de l'enseignement catholique sur la foi et les œuvres. Des théologiens catholiques comme Hieronymus Emser l'ont dénoncé comme une « falsification » lors de la controverse des traductions en 1523. Cette critique a été reprise au Concile de Trente (1545-1563) et dans des écrits comme ceux de Johann Cochlaeus (1530s), qui accusait Luther de « violer les Écritures » pour des raisons doctrinales. De nos jours, cette accusation perdure, puisque des sites comme "Catholic Answers" affirme : "Luther a traduit de manière biaisée pour imposer sa théologie, contredisant le grec original".
Martin Luther est donc accusé de "falsification" et de "contredire le grec original". Face à ces accusations, Martin Luther avait déjà répondu à son époque dans "Sendbrief vom Dolmetschen" ("Lettre ouverte sur la traduction", 1530s) et il y écrit : "Le grec dit : SANS LES OEUVRES DE LA LOI, ce qui implique : SEULEMENT PAR LA FOI. En allemand, pour que ce soit clair, j'ajoute ALLEIN. Si je ne le faisais pas, ce serait du charabia". A juste titre, Martin Luther explique que la "langue cible" d'une traduction exige des ajustements pour la fluidité, sans changer le sens théologique, à savoir que "la foi exclut les oeuvres de la loi".
D'ailleurs, cette accusation à l'encontre du réformateur est d'autant plus absurde que nous disposons de nombreuses preuves historiques, à savoir des traductions catholiques antérieures ou contemporaines à Martin Luther, qui ont aussi utilisé des équivalents de "seule" dans leur traduction, comme le rappelle très justement le médecin théologien Maxime Georgel : "Premièrement, il faut relever que le rôle d’un bon traducteur est de donner au lecteur de comprendre le sens du texte et non de faire un mot à mot. Le choix de Luther de traduire par « foi seule » une formule qui, en grec, exclut un autre membre de la justification est tout à fait légitime, puisque le « seule » peut exprimer cette exclusion. Deuxièmement, il faut relever que Luther est très loin d’être le premier à traduire ainsi ce texte".
En effet, le cardinal Bellarmin (1542-1621), théologien papal auprès de Paul V (Membre de la Congrégation du Saint-Office), et qui sera béatifié en 1923 avant d'être canonisé en 1930, puis proclamé "Docteur de l'Eglise" catholique en 1931 par le Pape Pie XI, relève 8 auteurs, avant Luther, qui ont employé cet adverbe "seule". Voici les références qu’il fournit :
A ces 8 références, le bibliste et théologien catholique Joseph Augustine Fitzmyer (1920-2016), par ailleurs historien des manuscrits de la mer Morte et spécialiste des langues sémitiques, va ajouter 5 autres références :
Enfin, le théologien calviniste américain Charles Hodge (1797-1878), qui était Directeur du Séminaire théologique de Princeton entre 1851 et 1878, rapporte dans son commentaire sur l’épître aux Romains, que plusieurs Bibles catholiques ont également traduit, dont certaines avant Luther, par «foi seule» ce verset :
Maxime Georgel conclut ainsi cette controverse : "L’accusation contre Luther est sans substance. La traduction du docteur allemand relève du choix légitime de traducteur et n’est pas sans précédent".
20/09/2025
Prenons le temps d'analyser ce faux argument qui se présente sous la forme d'un syllogisme :
• 1ère prémisse : L’Église catholique a recueilli les textes de la Bible et vous les a transmis;
• 2ème prémisse : Celui qui recueille et transmet les textes détient l’autorité pour les interpréter;
• Conclusion : Donc l’Église romaine a l’autorité pour interpréter la Bible et le Sola Scriptura est faux.
A propos de la 1ère prémisse : qui a recueilli les textes de la Bible et nous les a transmis ?
• Ce sont tout d'abord les communautés juives qui ont préservé et copié les textes de l'Ancien Testament, le "Tanakh" (39 livres). Les scribes juifs ont réalisé un travail remarquable, tout au long des siècles, à ce sujet.
• Ce sont ensuite les premiers chrétiens (Eglise primitive), bien avant la romanisation de l'Eglise catholique au IVème siècle sous l'empereur Constantin, qui ont partagé et copié les écrits apostoliques qui composent le Nouveau Testament (27 livres). Et nous savons que dès le IIème siècle, plus précisément entre l'an 141 et 156 de notre ère, il existait déjà un 1er canon biblique appelé le "canon de Muratori" et dont on a retrouvé un fragment. Il comportait la quasi totalité de notre Nouveau Testament actuel.
• L'Eglise catholique a ensuite joué un rôle important dans la préservation, la compilation et la canonisation des textes bibliques, notamment au travers des conciles d’Hippone (393) et de Carthage (397).
• Enfin, l'Eglise protestante a également joué un rôle significatif dans la transmission de la Bible. En effet, plusieurs grands codex bibliques ont été édités ou compilés par des protestants.
Le médecin et théologien Maxime Georgel résume bien cet état de faits : «L’Église qui a recueilli et transmis les textes de la Bible n’est pas l’Église catholique romaine moderne. La Bible a été recueillie par les chrétiens de l’antiquité et elle a été transmise par les chrétiens de tous les siècles, qu’ils soient des Pères antiques, des médiévaux en communion avec Rome, des auteurs orthodoxes grecs et également des protestants. En fait, les protestants ont joué un rôle clé dans la transmission de la Bible, puisque plusieurs grands codex bibliques ont été édités ou compilés par des protestants. C’est au point que l’un des principaux codex biblique porte le nom d’un Réformateur, le codex Bezae étant en effet nommé d’après Théodore de Bèze, le successeur de Jean Calvin. Autrement dit, le recueil des textes bibliques a été fait par les chrétiens antiques, et c’est aux catholiques romains de prouver qu’ils en sont les dignes et seuls héritiers, cela ne peut pas être supposé, cela doit être prouvé. Par ailleurs, c’est un fait de l’histoire que la Bible a été transmise non pas par l’Église catholique romaine mais par l’Église catholique au sens théologique du terme, c’est-à-dire par l’Église universelle et non uniquement par les chrétiens soumis au pape romain».
A propos de la 2ème prémisse : Celui qui recueille et transmet les textes détient l’autorité pour les interpréter ?
Cette affirmation est problématique, car elle établit une équivalence logique qui n'a pas lieu d'être. En effet, le fait de recueillir, de copier ou de transmettre un texte ne confère pas automatiquement une autorité exclusive pour l’interpréter. Par analogie, un bibliothécaire qui conserve et transmet des livres n’est pas nécessairement l’autorité pour en interpréter le contenu.
Cet argument est d'autant plus absurde, que malgré le magnifique travail des scribes juifs, et alors même que les Juifs étaient les "dépositaires de la révélation divine" (Romains 3v1-2), nous voyons que Jésus va régulièrement critiquer les scribes et les pharisiens pour leur compréhension erronée des Ecritures, les accusant de manquer l'essentiel de leur message spirituel. Par exemple, dans Matthieu 23v23-24, il va leur reprocher leur focalisation sur des détails légaux au détriment de la justice, de la miséricorde et de la foi. Et dans Matthieu 22v29, nous lisons ce verset particulièrement explicite à l'intention des saducéens : «Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu».
Les scribes juifs auraient pu arguer qu'ils étaient les gardiens du texte sacré et les dépositaires des oracles divins, mais Jésus énonce une très nette distinction entre la lettre et l'Esprit des Ecritures, expliquant ainsi que l'autorité des Ecritures ne réside pas seulement dans sa préservation littérale, mais dans sa dimension spirituelle qui nécessite une vraie capacité de discernement par l’Esprit. Cet échange démontre qu'il y a une vraie tension entre la tradition (la préservation et la transmission du texte) et la révélation (sa compréhension spirituelle et son actualisation).
Par ailleurs, les protestants, qui adhèrent au principe du Sola Scriptura (l’Écriture seule comme autorité suprême en matière de foi et de pratique), soutiennent que l’Écriture elle-même, inspirée par Dieu, porte son propre poids d’autorité (2 Timothée 3v16-17). Selon eux, l’Église doit jouer un rôle dans la transmission, mais l’autorité interprétative ultime réside dans le texte lui-même, éclairé par le Saint-Esprit.
Les protestants ont une démarche similaire à celle des chrétiens de Bérée. En effet, ils ne se contentaient pas de recevoir des enseignements d'une autorité officielle reconnue (Paul et Silas), mais ils «examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact» (Actes 17v11). Une attitude que l'Apôtre Paul va ériger en modèle, soulignant leurs «sentiments nobles».
Le Sola Scriptura ne nie pas que l'Eglise est appelée à jouer un rôle important de guide et d'enseignante, mais cela ne lui confère aucunement une autorité infaillible et exclusive. Au contraire, chaque disciple, guidé par l'Esprit, doit s'exercer à discerner et à interpréter correctement le message évangélique.
17/09/2025
Depuis 2019, il est affilié à "Wort und Wissen", une association allemande dédiée à la science créationniste et à l'apologétique biblique. Il y travaille comme chercheur et conférencier. Il est également membre de European Leadership Forum, où il contribue à des discussions sur la science et la foi.
Il est l'auteur de "Terug naar de Oorsprong" ("Retour aux origines"), un ouvrage où il critique la théorie de l'évolution en s'appuyant sur les avancées de la biologie moléculaire moderne, arguant notamment que l'évolution observée est pré-programmée dans le génome. Il défend également l'idée que les idées centrales de Charles Darwin, comme la sélection naturelle et la descendance commune, ne résistent pas à l'épreuve des découvertes sur l'ADN et les mécanismes génétiques, qui révèlent plutôt des systèmes adaptables et conçus intelligemment.

Il écrit notamment dans son livre : "Les idées centrales de Darwin – la sélection naturelle et la descendance commune – s'avèrent non tenables. La nature vivante ne se comporte pas comme on nous l'a enseigné à l'université. En tant que biologiste moléculaire, je confronte le darwinisme aux découvertes de la nouvelle biologie : la révolution scientifique déclenchée par la découverte de la molécule d'ADN en 1953. Au lieu d'une évolution aléatoire et graduelle, les systèmes vivants fonctionnent comme des machines adaptables et conçues, où l'information génétique – sans histoire évolutive – joue un rôle crucial. Darwin a observé des variations chez les pinsons des Galápagos, mais il n'a pas vu que ces adaptations sont pré-programmées dans le génome, pas le fruit d'un hasard aveugle. La théorie de l'évolution, telle qu'enseignée, est une relique du XIXe siècle, incompatible avec la complexité des réseaux génétiques que nous observons aujourd'hui. C'est le temps de revenir aux origines : une origine intelligente, pas un mythe naturaliste."
SUIVEZ SA CONFERENCE (ETE 2023) TRADUITE EN FRANCAIS
SUR LE MEME THEME DE BIBLE & SCIENCE :
05/05/2025

Quel message de «l’Esprit de vérité» ont-ils transmis au pape le temps d’une poignée de main, d’un sourire approbateur et d’un selfie révélant leur fan attitude ? On aimerait bien le connaître… Cette nouvelle mode, loin d’être anodine, est une trahison éhontée de l’Évangile et un symptôme alarmant de la dérive œcuménique qui gangrène les églises évangéliques depuis de trop nombreuses décennies. Et c’est sans compter tous ces autres disciples de l’œcuménisme qui se sont concurrencés par leurs éloges funèbres. Quelle triste foire !
Une fascination mondaine pour l’image du pape
Qu’y a-t-il de si glorieux à s’afficher aux côtés du pape ? Ces évangéliques, en quête de reconnaissance et de prestige, semblent avoir oublié que l’Évangile n’a rien à voir avec les fastes du Vatican, ni avec les accolades médiatisées. Nous sommes bien loin de l’exemple laissé par Jean-Baptiste, Jésus ou encore les 12 apôtres… mais s’en soucient-ils vraiment ?
Le pape François, malgré son image d’homme humble et accessible, représentait une institution dont les doctrines – du culte marial à la justification du Salut par les œuvres – s’opposent frontalement aux principes fondamentaux de la Réforme (Sola Scriptura, Sola Fide, Sola Gratia…). Pourtant, certains leaders évangéliques, aveuglés par la séduction de l’unité interconfessionnelle, se sont empressés de s’associer à lui, posant pour des selfies et publiant des hommages larmoyants à sa mort. Cette fascination n’est pas spirituelle, elle est charnelle. Elle trahit une soif de visibilité et d’approbation mondaine, où l’on préfère les applaudissements des hommes à la fidélité à Dieu. Comme l’écrit l’apôtre Paul dans Galates 1v10 : «Maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ».
Un œcuménisme qui dilue l’Évangile
L’enthousiasme de ces évangéliques pour le pape François s’inscrit dans une vague œcuménique plus large, où l’unité est érigée en idole au détriment de la vérité. Rencontrer le pape, prier avec lui, ou vanter ses mérites ne sont pas des actes neutres. Ils envoient un message clair : les divergences doctrinales entre le catholicisme et le protestantisme évangélique seraient secondaires, voire insignifiantes. Rien n’est plus faux ! La justification par la foi seule, l’autorité exclusive des Écritures, le rejet des sacrements comme moyens de salut – ces vérités ne sont pas négociables. En s’acoquinant avec le Vatican, ces évangéliques foulent aux pieds l’héritage des Réformateurs, qui ont payé souvent de leur vie leur refus de compromis.
« La paix et l’unité ne doivent jamais être recherchées au prix de la vérité. Si nous devons sacrifier la Parole de Dieu pour l’unité, nous sacrifions Christ lui-même», clamait haut et fort un certain Martin Luther, dans l’un de ses commentaires sur l’unité de l’église.
Le pape François, avec son charisme et ses discours sur la justice sociale, a su séduire certains évangéliques qui peinent à discerner les différences, pourtant fondamentales, entre l’Evangile et l’Humanisme. Mais un discours, aussi plaisant soit-il, ne change pas la réalité : l’Église catholique romaine maintient des enseignements contraires à l’Évangile. S’en vanter, c’est cautionner implicitement ces erreurs et semer la confusion dans le corps de Christ. Comme le disait le célèbre prédicateur baptiste Charles Spurgeon : «Se joindre à ceux qui prêchent un autre évangile, c’est trahir Christ» et il précisera encore dans son sermon sur II Corinthiens 6v14-18 : «L’unité avec l’erreur est une communion avec les ténèbres. Séparez-vous, car la vérité ne peut cohabiter avec le mensonge». Qui oserait encore prêcher ainsi en 2025 ?
L’arrogance de ces évangéliques qui paradent avec leurs souvenirs papaux est un scandale pour les chrétiens attachés à la Parole de Dieu. Alors même que le Saint-Esprit insuffle une Réforme apostolique à son Eglise, en vue de la ramener sur les véritables fondements de la Foi, via le prisme d’un discipulat pleinement retrouvé, ces ambassadeurs de l’œcuménisme divisent le corps de Christ, au nom d’une fausse unité, et en présentant l’œcuménisme comme un progrès spirituel, que seuls les sectaires pourraient évidemment refuser… Le piège est bien ficelé ! Ceux qui résistent à l’œcuménisme sont désormais condamnés au pire des sectarismes ! La séduction fonctionne. Elle est en marche. Et elle fascine par la prédication d’un faux amour qui balaie toute absolu en matière de vérité. Malheur à celui qui oserait désormais prétendre connaître «la vérité» et juger la doctrine des autres au nom de celle-ci ! Ben voyons… nous voilà donc sommés de ne plus croire en «la vérité» et de ne plus «juger spirituellement» les fausses doctrines. Quelle folie !
Que dire aux nouveaux dans la foi, qui, voyant leurs leaders s’extasier devant le pape, se demandent si les vérités de l’Evangile et si le combat de la Réforme ont encore un sens ? Que dire aux âmes en quête de vérité, troublées par ce mélange de lumière et d’obscurité ? Ces évangéliques, par leur vanité, ne construisent pas l’unité ; ils sèment le trouble et la désillusion et font entrer l’Eglise dans l’ère du relativisme.
Il est temps que ces prétendus évangéliques cessent de se glorifier de leurs compromissions et se repentent. L’Évangile n’est pas un accessoire mondain à troquer contre une photo avec une figure religieuse. Il est la puissance de Dieu pour le salut (Romains 1v16), et il exige une fidélité sans faille. Au lieu de courir après les honneurs du Vatican ou de chercher des estrades dans des conférences où la vérité est compromise au nom «du respect des églises», que ces leaders en quête de notoriété et de prospérité, se prosternent devant la Parole de Dieu et se rappellent l’avertissement de II Corinthiens 6v14 : «Quelle communion y a-t-il entre la lumière et les ténèbres?».
A quoi bon avoir fui les ténèbres du paganisme, s’il s’agit désormais d’embrasser si facilement celles de la fausse religiosité au nom du «religieusement correct» ? Que les véritables ministères de Christ rejette avec fermeté la séduction de l’œcuménisme ! Soyons positionnés ! La mort du pape François et tout le délire religieux qui découle autour de leur conclave ne représentent strictement aucun intérêt pour ceux qui s’intéressent à l’Evangile de Christ ! Quel rapport y a-t-il entre Christ et l’entreprise vaticane ? Quel intérêt d’inviter les cardinaux à «choisir un nouveau pape qui incarne l’amour», comme l’a fait le parti évangélique suisse dans une lettre ouverte, osant même affirmer que «le monde a besoin d’un pape qui incarne l’amour chrétien du prochain et qui appelle à la paix, à la générosité et à la justice» ? Depuis quand certains évangéliques se sont mis à croire que le monde a besoin d’un pape catholique ? Quelle régression ! Quel aveuglement !
Il semble urgent de prendre de la hauteur spirituelle sur cette folie œcuménique et de prendre le temps de méditer les prédications de ces pasteurs et théologiens qui n’ont pas fléchi les genoux. Merci à eux d’être ces voix qui crient dans le désert et d’incarner cette nécessaire résistance spirituelle. Merci de résister !
«L’œcuménisme moderne est une séduction qui échange la fidélité à l’Évangile pour une fausse unité. Les compromis doctrinaux ne glorifient pas Dieu ; ils déshonorent sa Parole», s’écrit John MacArthur. Plus fort encore, le prédicateur réformé Martyn Lloy-Jones disait clairement en 1962 dans son sermon sur l’unité chrétienne : «L’œcuménisme est une tentative de l’homme de construire l’unité là où Dieu exige la séparation. Si nous sacrifions la vérité pour l’amour, nous perdrons les deux». Citons encore le pasteur A.W. Tozer qui rappelait dans ses essais sur la foi chrétienne que : «L’œcuménisme qui cherche à unir les chrétiens en ignorant les divergences doctrinales est une trahison de la vérité. Dieu ne bénit pas l’unité fondée sur le sable de l’ambiguïté»
Une orphelinité spirituelle propice au compromis
Les églises évangéliques, historiquement ancrées dans la Réforme et la primauté des Écritures, souffrent aujourd’hui d’un manque de leadership théologique et d’une méconnaissance croissante de leur héritage. Beaucoup revendiquent le ministère ou un quelconque leadership, en quête de succès… mais où sont les véritables pères apostoliques de la nébuleuse évangélique, qui incarnent, de manière désintéressée, une vraie paternité spirituelle plutôt qu’une fausse posture d’autorité ? Où sont ces voix qui ne tremblent pas face aux ravages de cette séduction ?
Cette orphelinité spirituelle, rend nombre d’évangéliques vulnérables à des influences extérieures. L’esprit orphelin, en quête d’amour et de reconnaissance, acceptera facilement de nombreuses concessions. De toute évidence, il est plus facile de céder à ce besoin orphelin «d’exister» que de «résister». Qui désire encore véritablement payer le prix de la mission de l’Esprit quand il nous est désormais proposé de vivre le ministère selon le modèle «clé en main» du marketing de réseau ?
Soyons très clairs… L’œcuménisme, promu comme un élan d’amour et de fraternité, dissimule une réalité bien plus sombre… ce mouvement, encouragé par le Conseil œcuménique des Églises ou des déclarations communes telles que la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification (1999), a créé un climat où les différences théologiques sont minimisées au profit d’une unité superficielle. Chacun peut lire, sur le portail du «Musée Protestant», que cette déclaration de 1999 «met fin sur ce point aux condamnations doctrinales officielles prononcées au moment de la Réforme», alors même que la doctrine catholique du Salut n’a guère évoluée sur ce sujet.
Certaines églises évangéliques, séduites par l’idée d’un christianisme unifié, participent à des événements interconfessionnels, des prières communes ou des collaborations avec des institutions catholiques, sans toujours discerner les implications théologiques. Ce rapprochement est souvent justifié par des appels à l’amour fraternel ou à la mission commune face à un monde sécularisé. Pourtant, l’unité véritable ne peut se construire sur un compromis doctrinal. Comme l’écrit l’apôtre Paul dans Galates 1v8, « Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème !». L’Évangile n’est pas négociable, et toute tentative de le diluer pour des intérêts divers, trahit la vérité.
Le catholicisme, malgré des points communs avec le protestantisme, maintient des doctrines incompatibles avec l’Évangile, telles que le rôle médiatique de Marie, le purgatoire, ou l’autorité du pape. En s’acoquinant avec ces idées, les églises évangéliques sont en train de semer une terrible confusion spirituelle. L’unité des chrétiens est un idéal biblique, mais elle ne peut se réaliser au détriment de la vérité. Comme le souligne Éphésiens 4:14-15, les disciples sont appelés à ne pas être « emportés à tout vent de doctrine », mais à « croître en toutes choses en celui qui est le chef, Christ », en proclamant la vérité dans l’amour.
Je suis intimement convaincu que les ministères évangéliques doivent enseigner avec clarté les distinctions doctrinales qui séparent le protestantisme évangélique du catholicisme et de ne pas abandonner la «saine disputation» au profit d’une fausse unité bon marché. Il ne s’agit pas d’alimenter la division, mais de préserver la pureté de l’Évangile.
Quant à l’ensemble du peuple évangélique, il est désormais salutaire pour lui d’exercer un véritable discernement spirituel, en examinant toute pratique ou collaboration à la lumière des Écritures. S’acoquiner avec le catholicisme, c’est s’assurer de semer la confusion et de perdre ce qui fait l’essence même du protestantisme évangélique : un attachement indéfectible à la Parole de Dieu comme seule autorité.
Il est temps pour les églises évangéliques de se recentrer sur leur vocation première : proclamer l’Évangile dans sa pureté, sans compromis, et de résister à la séduction d’un œcuménisme qui menace de les détourner de la vérité. Que cet appel résonne comme un cri prophétique : « Réveillez-vous, et revenez à votre premier amour ! » (Apocalypse 2v4-5).
#MerciDeResister
Paul OHLOTT
31/10/2023
Alors que la guerre éclate actuellement dans la Bande de Gaza, en réponse au massacre perpétré le samedi 7 octobre, par des milliers de terroristes du Hamas, FOX NEWS a interviewé Mosab Hassan Yousef sur les enjeux de la guerre actuelle.
Pour mieux comprendre les enjeux de cette guerre, nous vous recommandons également de lire cet article sur notre blog : « DÉCRYPTAGE / LE «PEUPLE PALESTINIEN» N’EXISTE PAS ! ».

FOX NEWS : « Pouvez-vous rappeler votre parcours, pour ceux qui n’auraient pas lu votre livre ? »
MOSAB HASSAN YOUSEF : « Je suis né au coeur du Hamas et je les connais très bien. Ils ne se soucient pas du peuple palestinien. Ils n’ont aucun respect pour la vie humaine. Et j’ai vu leur brutalité de mes propres yeux en 1996, lorsque j’ai passé environ un an et demi dans la prison de Megiddo. Ils ont tué tellement de Palestiniens à ce moment-là. Et c’est à ce moment-là que j’ai décidé que je ne pouvais pas rester dans ce mouvement. En fait, je me suis posé une question : que se passerait-il s’ils devenaient un parti au pouvoir à un moment donné ? Que feraient-ils, s’ils réussissaient à détruire Israël et à construire leur Etat ? Que feraient-ils ? Ils tueraient notre peuple. J’ai dû être honnête avec moi-même, bien que le Hamas m’ait offert de nombreux avantages. J’étais comme un prince dans ce monde, mais je ne les aimais pas. j’ai dû me retourner contre ma propre famille, à cause du Hamas. Et aujourd’hui, 25 ans plus tard, ils dirigent Gaza, et nous voyons de quoi ils sont capables. Nous avons vu ce qui s’est passé le 7 octobre. Nous avons vu ce qu’ils ont fait aux victimes de l’Holocauste. Ils ont maintenant plus de 200 otages, ils ont assassiné des bébés dans leurs berceaux, et nous voyons l’horreur dont ils sont capables. Maintenant, ils se sont repliés à Gaza, et une incursion terrestre est sur le point de se produire« .
FOX NEWS : « Recommandez-vous à Israël de faire une incursion terrestre ? A quoi vont-ils faire face ? Et faut-il envoyer de l’aide humanitaire dans la bande de gaza ? »
MOSAB HASSAN YOUSEF : « Vous savez, c’est une guerre laide et Israël ne l’a pas commencée. Le Hamas l’a fait. Tout d’abord, nous devons évacuer les civils autant que possible. Ensuite, la bande de Gaza doit être découpée en deux morceaux. Nord et Sud, deux parties. La partie Nord, c’est là que se trouvent la plupart des tunnels. Nous devons imposer un siège solide, assez longtemps pour épuiser l’ennemi et le priver de nourriture. Après cela, nous devrons peut-être envisager d’utiliser du gaz. Cela semble horrible, mais je ne vois pas d’autre option. Les tunnels sont interconnectés et le gaz pourrait être l’une des solutions. Mais cela doit être fait au moment opportun. Nous ne pouvons pas nous précipiter dans Gaza. Vous savez, il n’y a pas d’armée moderne qui est prête pour ce type de guerre. Après avoir détruit les tunnels, nous devons mettre fin au règne du Hamas dans la bande de Gaza. C’est la priorité numéro un. Ensuite, nous devons remplacer le régime. Ce pourrait être l’Autorité palestinienne. Ce pourrait être le gouverneur égyptien, ou ce pourrait être la Ligue Arabe. Nous devons remplacer leur régime à Gaza. Ensuite, seulement, nous pourrons parler d’aide humanitaire. Mais pour l’instant, envoyer de l’aide est une erreur ! »
FOX NEWS : « Quelle est la véritable mission du Hamas et que pensent-ils vraiment du peuple palestinien ? »
MOSAB HASSAN YOUSEF : « Le Hamas n’est pas un mouvement national. Le Hamas est un mouvement religieux avec pour objectif d’établir un Etat islamique. Ils se fichent du nationalisme. En fait, ils sont contre le nationalisme. Ceci étant dit, ma vision est qu’ils utilisent la cause palestinienne, uniquement pour atteindre leurs objectifs. Le but, à long terme, est de transformer le Moyen-Orient et le monde en un Etat islamique. C’est l’agenda du Hamas et ils ne le cachent pas. Le Hamas sert des agendas étrangers. Nous parlons de l’Iran et nous parlons de la Russie. le Hamas sert ces régimes et l’Iran les paie près d’un milliard de dollars par an. L’Iran est le véritable maître dans ce scénario. Le Hamas ne sert pas le peuple palestinien, le Hamas sert l’Iran. Ce sont les maîtres du Hamas. Le Hamas utilise le peuple palestinien comme bouclier humain. Nous devons libérer Gaza du Hamas. C’est ce qu’Israël fait. Il fait une grande faveur au peuple palestinien en détruisant le Hamas. Les palestiniens veulent simplement vivre une vie normale. Ils ne veulent pas de missiles lancés depuis les zones civiles surpeuplées ou encore les hôpitaux. Il faut être suicidaires, il faut être fous, pour mener de telles opérations ! »
FOX NEWS : « A travers le monde, les gens manifestent pour le Hamas. Ils disent à Israël de se retirer et d’arrêter les frappes aériennes. Qu’avez-vous à dire à ces manifestants ? Qu’en est-il de leur état d’esprit ? »
MOSAB HASSAN YOUSEF : « Je ne peux pas convaincre le monde entier. En ce moment, les gens sont émotionnels. Ils détestent voir des enfants mourir, même si vous savez que le Hamas a tué des gens à l’Hôpital. Bien que nous ayons des preuves, ils accusent toujours Israël. Les gens peuvent accuser qui ils veulent, mais maintenant, nous devons nous concentrer, nous devons nous focaliser sur l’objectif. L’opinion publique est très importante, mais malheureusement, ce n’est pas le moment de gagner l’opinion publique. C’est le moment de remporter la guerre contre l’organisation terroriste la plus brutale existante aujourd’hui. Et plus tard, quand les gens regarderont en arrière, ils comprendront ce que nous faisons. Nous ne devons pas avoir peur de l’opinion publique. Nous devons expliquer, autant que possible, mais nous devons nous concentrer sur nos objectifs« .
25/10/2023

En 1984, le livre de Joan Peters intitulé «From Time Immemorial» («Depuis la nuit des temps»), avait pour thèse centrale que la population arabe en Palestine est essentiellement le fruit d’une immigration arabe vers ce pays, durant la première moitié du 19ème siècle, et par conséquent, qu’il n’y a jamais eu réellement, d’un point de vue historique, un peuple connu sous le nom de «peuple palestinien». Selon Joan Peters, les Arabes en Palestine ne sont en fait que des immigrés venus de différents pays de la région attirés par le besoin en main d’œuvre qu’avait engendré le «projet sioniste» de reconstruction du pays. Et il étaie cet argument de statistiques démographiques et de comptes-rendus contemporains, qui n’ont pas été remis en cause par les chercheurs et les historiens.
Bien au contraire, ces analyses démographiques et historiques ont été authentifiés par Philip M. Hauser, un éminent professeur de l’Université de Chicago et par de nombreux autres témoignages d’historiens connus. Du reste, deux siècles plus tôt, en 1714 précisément, Hadriani Relandi, géographe et philologue hollandais avait publié un livre référence : «Palestina ex Monumentis veteribus illustrata» au sein duquel il relate sa visite d’étude en Palestine en 1695. Il y fait ce compte-rendu sans appel : «un pays quasiment dépeuplé, en majorité juive, avec une minorité chrétienne, habitait les villes de Jérusalem, Akko, Safed, Jaffa, Tibériade et Gaza. Les musulmans constituant une infime minorité, pour la plupart des bédouins nomades».

L’étude menée par Hadriani Relandi, qui était du reste le fils d’un pasteur protestant, avait pour objectif de recenser plus de 2500 lieux (villes et villages) apparaissant dans le texte du Tanah ou de la Michna, dans leur appellation originelle. Il opère ainsi un incroyable recensement qui nous permet d’avoir une image complète de la situation en terre de Palestine à cette époque. Il en ressort très clairement que :
Par ailleurs, d’autres historiens mentionneront, à l’instar de Joan Peters, que l’immigration massive d’Arabes dans ce pays, en provenance de diverses provinces de l’empire Ottoman, a été causé par l’attraction de l’essor économique sans précédent engendrée par l’immigration juive sioniste-pionnière en terre d’Israël, à partir de 1881 et qui n’a eu de cesse ensuite de s’amplifier. C’est donc en toute logique que la Société des Nations (l’unique source de légitimité internationale avant la création de l’ONU) a déclaré en avril 1920 que la Palestine était le lieu désigné pour l’existence d’un Foyer National Juif «compte-tenu des liens historiques du peuple juif avec la Palestine». En 1948, lorsque les Nations Unies (ONU) vont officialiser la création de l’Etat d’Israël, il n’existait alors aucun mouvement visant à créer un «Etat Palestinien». Personne ne parlait encore de «nation palestinienne».

D’ailleurs, autre marqueur historique important, l’Association France-Palestine, qui avait été fondée en 1926 pour défendre les «droits imprescriptibles de la nation juive sur son Foyer National», et qui réunissait diverses personnalités politiques comme Raymond Poincaré ou Aristide Briand, changera de nom en 1948 pour devenir l’Association France-Israël. Ce changement de nom illustre une réalité historique que beaucoup ignorent aujourd’hui : pendant des décennies, les «Palestiniens» était les Juifs et la «cause palestinienne» était la «cause sioniste».
Mais tous les faits historiques n’ont pas résisté à l’émergence d’un mythe moderne visant à défendre la cause du «peuple palestinien» et revendiquant le droit de ce peuple à posséder son propre Etat à partir de la deuxième moitié des années 1960. A partir de cette période, le projet sioniste va être ainsi vivement combattu par la propagande arabe, car les leaders arabo-musulmans considéraient dès lors qu’il était impensable que les Juifs puissent être souverains en «Terre d’Islam». Et cette instrumentalisation du «peuple palestinien» va s’intensifier après la guerre des six jours (1967). Ce peuple soudainement inventé va devenir la cause et le fer de lance du monde arabo-islamique pour lutter contre l’Etat d’Israël et l’existence même du peuple juif.
L’émergence du «nationalisme arabe palestinien» est étroitement lie aux trois grands totalitarismes du 20ème siècle :

Cette invention du «peuple palestinien» avait d’ailleurs été clairement reconnu par Zouheir Mohsen, leader de la Saïka (composante pro-Syrienne de l’OLP), dans une déclaration le journal néerlandais Trouw en mars 1977 : «Le peuple palestinien n’existe pas. La création d’un Etat palestinien n’est qu’un moyen de poursuivre notre lutte contre l’Etat d’Israël pour notre unité arabe. En réalité, aujourd’hui, il n’y a pas de différence entre Jordaniens, Palestiniens, Syriens et Libanais. C’est uniquement pour des raisons tactiques et politiciennes que nous parlons d’un peuple palestinien, puisque les intérêts nationaux arabes sont mieux servis par l’existence d’un peuple palestinien distinct opposable au sionisme. Pour des raisons tactiques, la Jordanie, qui est un Etat souverain avec des frontières délimitées, ne peut pas avoir des prétentions sur Haïfa, Jaffa, Beersheva ou Jérusalem, alors qu’en tant qu’arabe palestinien, j’ai indubitablement le droit de l’affirmer. Mais au moment même où nous recouvrerons nos droits sur l’ensemble de la Palestine, nous n’attendrons pas une minute pour réunir la Palestine à la Jordanie».
L’invention politique de la Palestine : une mystification territoriale, dénominative et cartographique
De nos jours, les militants pro-palestiniens accusent Israël d’avoir grignoté, depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui, les «territoires palestiniens», et certains n’hésitent pas à utiliser des cartographies comparatives de 1945 à 2010 pour démontrer la colonisation inacceptable des Juifs au détriment du «peuple palestinien». Une imposture totale !

En effet, il est nécessaire de rappeler que :
Paul OHLOTT
La carte suivante propose une autre lecture de la situation historique en 1947 :

Bibliographie
31/05/2023
Dans cet article, après un aperçu global du développement de l’intelligence artificielle, nous essaierons de poser quelques réflexions théologiques, essentiellement d’ordre anthropologique et eschatologique, sur ce vaste sujet qui risque, pour le moins, de bouleverser le monde.
En premier lieu, avant d’entrer dans le vif du sujet, définissons ce que nous appelons «l’intelligence artificielle». Il s’agit, selon la définition du Parlement Européen, d’un programme informatique, qui est en capacité de «reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité. L’IA permet à des systèmes techniques de percevoir leur environnement, de gérer ces perceptions, de résoudre des problèmes et d’entreprendre des actions pour atteindre un but précis. Les systèmes dotés d’IA sont capables d’adapter leurs comportements (plus ou moins) en analysant les effets produits par leurs actions précédentes, travaillant de manière autonome».
Le développement fulgurant de l’Intelligence Artificielle
Par ailleurs, le site du Parlement Européen précise que si «certaines technologies associées à l’IA existent depuis plus de 50 ans, les progrès en terme de puissance et de calcul, l’accès à une grande quantité de données et le développement de nouveaux algorithmes, ont mené à des percées majeures dans le domaine de l’IA au cours des dernières années».
Pour prendre la mesure du développement faramineux des technologies informatiques, il est bon de se rappeler qu’en 1969, les ordinateur IBM 360 qui étaient utilisés par la NASA et qui ont permis d’envoyer une équipe d’astronautes sur la lune, n’étaient dotés que d’environ six méga-octets d’information ! 50 ans plus tard, une simple clé USB ou une carte mémoire flash à 20€ emmagasine en moyenne 32 giga-octets, soit 5000x plus que le nombre d’octets qui étaient contenu dans les énormes ordinateurs IBM 360 de la Nasa.
L’incroyable pouvoir informatique mis à notre portée montre à quel point l’immense révolution technologique actuelle nous touche à un rythme effarent. Comme il était mentionné récemment dans la revue The Economist, «le centre d’études et de recherches McKinsey Global Institute affirme que l’IA contribue actuellement à transformer la société “dix fois plus rapidement et 300 fois plus largement, ou environ 1000 fois plus” que la révolution industrielle».
Des chercheurs ont réussi à copier un aspect du fonctionnement neuronal du cerveau. On le décrit en termes d’«apprentissage profond» et maintenant, les ordinateurs peuvent non seulement analyser plus rapidement que jamais un volume sans précédent d’ensembles de données, mais aussi pondérer la valeur de ces données. Ainsi, ils « apprennent » à mesure qu’ils accumulent des résultats positifs, un peu comme les circuits neuronaux sont renforcés dans le cerveau au cours de l’apprentissage.
Toujours selon la revue The Economist, «l’apprentissage profond permet aux systèmes d’apprendre et de s’améliorer en analysant une foule d’exemples au lieu d’être programmés explicitement, [et] il sert déjà à alimenter les moteurs de recherche sur Internet, à bloquer les spams, à suggérer des réponses à des courriels, à traduire des pages Web, à reconnaître des commandes vocales, à détecter des transactions frauduleuses effectuées avec des cartes de crédit et à diriger des voitures autonomes ».
Au commencement d’une menace mortelle et diabolique ?
«Jusqu’ici, de telles avancées en matière de fonctions de l’IA n’ont posé aucune menace crédible pour l’humanité, mais à mesure que la capacité de l’IA continue de se multiplier, celle-ci pourrait en arriver à contrôler le processus décisionnel qui était jusqu’ici l’apanage des êtres humains. Et, selon des scientifiques et des chefs de file de ce secteur d’activité, il semble qu’une telle possibilité ne soit pas très éloignée», réagit le Pst Mario Seiglie, enseignant en Apologétique des sciences (Dessein Intelligent & Archéologie) à l’Ambassador Bible College, dans l’Etat de l’Ohio, aux Etats-Unis. Et il ajoute qu’en raison des progrès fulgurants de l’IA, «certains des penseurs les plus brillants en matière de technologie nous ont lancé de sérieux avertissements au sujet de cette menace mortelle».
Déjà en 2014, le célèbre Elon Musk prévenait que la montée de l’intelligence artificielle «risquait d’être plus dangereuse que l’arme nucléaire», précisant encore : «Je pense que nous devons nous méfier grandement de l’intelligence artificielle. Je pense qu’elle est probablement notre plus grande menace existentielle. Les scientifiques sont de plus en plus d’avis qu’il devrait exister une forme de supervision réglementaire, peut-être à l’échelle nationale et internationale, pour nous éviter de commettre une erreur très grave. Avec l’intelligence artificielle, nous convoquons le diable»
En 2017, Elon Musk lancera une nouvelle mise en garde en affirmant dans une interview : «L’intelligence artificielle est l’une des questions les plus troublantes […] Elle peut être beaucoup plus intelligente que l’être humain le plus brillant de la planète. Cela crée une situation dangereuse (…) On peut se l’imaginer, entre autres, en étant certains que des extraterrestres super intelligents viendront nous visiter d’ici 10 ou 20 ans au plus. La super intelligence numérique sera comparable à un extraterrestre».
Même discours apocalyptique de la part du célèbre astrophysicien Stephen Hawking, qui affirme que «le développement complet de l’intelligence artificielle pourrait signifier l’extinction de la race humaine». Ou encore de Bill Gates, cofondateur de Microsoft : «Je me range du côté de ceux qui s’inquiètent de la super intelligence. Pour commencer, les machines accompliront beaucoup de tâches à notre place et ne seront pas super intelligentes. Cela devrait s’avérer positif si nous gérons bien la situation. Mais quelques décennies plus tard, l’intelligence sera assez solide pour devenir une source de préoccupation. Je suis du même avis qu’Elon Musk et que d’autres encore, et je ne comprends pas pourquoi certaines personnes ne s’inquiètent pas de cet état de choses»
Les principales menaces de l’Intelligence Artificielle
Le 30 Mai 2023, un groupe d’une centaine d’experts, a publié une déclaration sur l’IA sur le site spécialisé Center For IA Safety (Centre sur la sécurité de l’intelligence artificielle), afin de prévenir que «cette technologie représenterait une réelle menace pour l’Homme et devrait susciter plus de méfiance, au moins autant qu’envers les pandémies ou les guerres».
Parmi les signataires, Geoffroy Hinton, professeur émérite d’informatique à l’Université de Toronto, évoque plusieurs grands dangers imputés à l’IA : «Le premier, non des moindres, est le fait que l’Homme se retrouve intellectuellement démuni face à une IA qui le remplace en la matière, et même le surpasse. L’ordinateur, devenu plus intelligent que l’Homme, lui retirerait de la valeur et dépasserait son créateur. (…) Deuxième risque, plus sociologique, serait d’entraîner une suppression massive d’emploi. (…) Il ne faudrait pas que les IA soient laissées aux mais de personnes mal intentionnées, et c’est un troisième danger non négligeable en cas de tensions. (…) Le menace la plus inquiétante et dystopique est celle d’un robot meurtrier. C’est un scénario digne des grands romans de science-fiction : les IA deviendraient des menaces concrètes et physiques pour la vie des êtres humains»
Des robots tueurs ? Comme James Barrat, expert en la matière, le faisait remarquer : «Chaque année, des drones robotiques semi-autonomes tuent déjà des douzaines de personnes. Cinquante-six pays possèdent ou sont en voie de développer des robots de champ de bataille. La course est maintenant engagée pour les rendre autonomes et intelligents»
«La révolution de l’apprentissage profond en est encore à ses balbutiements. Déjà, ce qui semblait être de la science-fiction il y a à peine quelques années est en voie de devenir réalité, petit à petit. Les voitures autonomes qui sont dirigées par l’IA et qui sont maintenant utilisées dans certaines régions se sont révélées, en général, plus sécuritaires que celles conduites par des êtres humains (même si certains accidents se sont produits)», constate le Pst Mario Seiglie.
Ils rêvent de remplacer nos cerveaux par une puce !
Malgré ses propres discours alarmistes concernant l’intelligence artificielle, Elon Musk travaille sur un projet de puce électronique, une sorte d’interface cerveau-machine, car de toute évidence une super-intelligence engendre de super profits. Et son fantasme est de «plus en plus crédible» selon BFM TV. La puce de 8mm, équipée d’électrodes, «va capter des signaux nerveux et en stimuler certaines parties. (…) Les premiers tests ont été réalisés sur des animaux en 2021», tuant au passage quelques 1500 animaux, et désormais la startup Neuralink tente de démarrer les essais cliniques sur les humains.
Elon Musk n’est pas le seul à vouloir développer un tel projet d’implantation dans le cerveau. L’entreprise Synchron, dirigés par Jeff Bezos avec le soutien de Bill Gates, a d’ailleurs devancé Neuralink avec son premier cobaye humain. En juillet 2021, la puce cérébrale a été validée par la Federal and Drug Administration (FDA), qui n’est autre que l’organisme régulateur des médicaments et d’aliments aux Etats-Unis. Le 1er patient-cobaye se fera greffer à l’hôpital du Mont-Sinaï à New York. Le lieu même ne s’invente pas !
Au départ, ces puces ont comme but principal de participer au processus de guérison des maladies d’origine neurologique, comme par exemple, la paralysie. Mais, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt, et des applications transhumanistes, de l’ordre d’une «superintelligence» sont déjà programmées dans les agendas des chercheurs. L’alerte est déjà lancée : «S’il ne veut pas finir en vulgaire esclave de l’intelligence artificielle, l’humain n’a pas le choix : il devra, à terme, fusionner avec elle», écrit Mélinée Le Priol, pour le journal La Croix. Et la promesse de cette révolution transhumaniste est là pour nous convaincre : «Connectons donc nos cerveaux à des ordinateurs, grâce à des implants placés dans le cortex, et nos capacités de mémoire, de calcul et de raisonnement seront enfin dignes d’un algorithme».
Cette folie verra très certainement le jour dans les années qui viennent, malgré la mise en garde de la psychologue Susan Schneider, spécialisée dans les sciences cognitives, qui affirme dans le Financial Time, que ce projet pourrait être un véritable «suicide pour l’esprit humain».
Et elle ajoute : «Le risque d’une fusion générale de l’IA avec notre cerveau, dans le sens plus radical qu’Elon Musk l’envisage, est que le cerveau humain soit diminué, voire détruit. La question est également philosophique : quelle est la nature de l’esprit ? Si les puces vont jusqu’à remplacer le tissu neural d’un humain, elles pourraient à un moment donné, mettre fin à sa vie». D’ailleurs, à ce sujet, L’entreprise Neuralink n’est pas très clair sur «la proportion du remplacement du cerveau par les puces. Est-ce de l’ordre de 10% ? 50% ? Ou encore 75% ?».
L’enjeu crucial d’une saine anthropologie évangélique face aux projets du transhumanisme
Comme le souligne très justement le cours d’Anthropologie Biblique de l’Institut de Théologie Charismatique (ITC) : «Le mouvement académique évangélique francophone est encore très jeune et peu de théologiens ont traité à ce jour les fondements de l’anthropologie évangélique. Encore moins dans une perspective eschatologique. Pourtant, l’avenir de l’Homme est au coeur de nombreux questionnements de société. Et nul doute que la révélation biblique s’avère particulièrement pertinente pour apporter une lumière au devenir de l’Humanité. (…) A titre d’exemple, une saine théologie évangélique dans le domaine anthropologique, nous offre des fondements indispensables à une apologétique efficace et sérieuse, concernant les nouveaux enjeux de société qui nous sont imposés par la « rationalité technoscientifique » qui a enfanté le « posthumanisme », en se nourrissant de la « cybernétique »».
Citant une thèse datant de 2012, rédigé par Wilner Cayo, pour la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, l’ITC rappelle certains aspects majeurs de cet enjeu :
Si l’anthropologie évangélique semble partager avec le transhumanisme une même frustration quant aux souffrances humaines et veut les transcender, elle ne cherche pas à surmonter la finitude humaine qu’elle croit être une caractéristique de la créature. Par définition, l’humain restera toujours une créature, donc toujours un être fini. Elle ne conçoit pas la finitude humaine comme étant mauvaise; elle est à différencier des faiblesses humaines, conséquences du péché. La finitude est une caractéristique de la créature. Puisque tout ce que Dieu a créé fut très bon, la créature et la finitude inhérente à la créature sont décrétées très bonnes.
Contre le transhumanisme, l’anthropologie évangélique affirme que c’est à l’intérieur de la finitude humaine que l’humain reçoit la grâce de Dieu pour transcender les vulnérabilités de sa nature pécheresse. L’anthropologie théologique évangélique ne peut, à cause de sa vision de l’humain, partager les espérances d’un posthumanisme qui veut s’affranchir du corps. Elle ne peut concevoir l’humain en dehors du corps.
Néanmoins, le débat fait rage à propos d’une saine compréhension des tenants et aboutissants du concept de «l’imago dei» (qui renvoie à la création de l’Homme, à l’image de Dieu)
Les théologiens évangéliques tenants d’une conception limitative de l’humain homo faber (l’homme qui fabrique des outils) et d’une position de préservation de la nature humaine estiment qu’au nom de l’imago Dei, l’humain ne peut se prêter à des expériences qui altéreraient sa nature.
A contrario, des théologiens transhumanistes pensent que l’imago Dei habilite l’humain à agir en tant que co-créateur et pourraient même agir sur lui-même en vue de sa propre transformation.
En d’autres termes, le concept de l’imago Dei à lui seul est insuffisant pour articuler tous les enjeux du débat. Le motif de l’imago Dei doit être analysé en conjonction avec la christologie dans l’approfondissement du Logos incarné, pour en mieux apprécier l’étendue. Ce n’est que dans ce lien que nous avons pu trouver des éléments capables d’articuler ce qui est en germe dans l’imago Dei.
Peut-elle (la nature humaine, la créature humaine) être améliorée? Oui. Devrait-elle être transcendée en aboutissant à un humain affranchi de son corps? Si on arrivait à téléverser le contenu du cerveau dans un support informatique ou dans un robot qui s’auto-programmerait, le résultat pour ce qui relève de l’anthropologie évangélique serait que ce nouveau complexe qui ressemblerait de beaucoup à un humain ne serait qu’un programme androïde ultra complexe. Car le corps dans une anthropologie évangélique demeure une caractéristique de l’humain dans cette existence ou dans celle à venir; de plus, l’humain est toujours plus qu’un ensemble d’organes biologiques, car il porte en lui de par son élection divine, selon un point de vue évangélique, le souffle divin, lequel souffle d’éventuels programmes androïdes ultra perfectionnés n’auront jamais. Ainsi ces programmes ou entités seront toujours différents de l’humain, cet être spécial, créé et choisi par Dieu et pour Dieu.
L’humain, restera-t-il passif en attendant que Dieu remplisse tout en tous? Sur la base de sa compréhension du mandat de l’humain homo faber, l’Évangélique défend le point de vue que l’humain fasse preuve d’ingéniosité responsable dans la transformation des ressources de la création. Pour une vision évangélique, la technologie est au service du grand dessein de Dieu pour l’humain. L’humain pourrait-il se lancer dans des œuvres de création? Il semble que oui, mais tant et aussi longtemps qu’il vive son mandat dans une dépendance au Créateur.
La CyberTour de Babel
Le pasteur Mario Seiglie nous rappelle l’épisode de la Tour de Babel, dans Genèse 11 et l’analyse ainsi : «Précédemment, lorsque l’humanité avait canalisé tous ses efforts dans une impressionnante entreprise d’auto-promotion, elle s’écria : « Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. » (Genèse 11v4). Lorsque Dieu vit ce que les êtres humains se proposaient de faire alors qu’ils faisaient ensemble l’acquisition de plus amples connaissances technologiques et autres, Il dit : « […] maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue les uns des autres. » (versets 6-7) L’intervention divine en temps opportun freina temporairement l’avancement de la « technologie » qui menaçait le bien-être de l’humanité, voire sa survie»
Imaginons désormais ce qui pourrait advenir de l’Humanité si cette « super intelligence artificielle généralisée » venait à tomber entre de mauvaises mains, afin de transformer l’antique projet babélien en nouvelle « CyberTour de Babel » ?
Comme le déclarait cyniquement Elon Musk en 2017 : «Il n’y a aucun problème si c’est Marcus Aurelius [empereur romain bienveillant] qui règne, mais la situation s’envenimera si c’est Caligula [empereur sanguinaire] qui tient les rênes». Une référence historique d’autant plus intéressante, si l’on considère, sur le plan eschatologique, que le système de la Bête, selon les visions bibliques, seraient une forme de résurgence de l’Empire romain. (Cf article de ce blog : «La Bible nous annonce-t-elle un gouvernement mondial et un nouvel ordre mondial ?»)
De toute évidence, si cette nouvelle superpuissance tombait dans de mauvaises mains, nous pourrions imaginer ce que cela engendrerait en terme de «contrôle» de nos vies, à l’échelle planétaire. Nous sommes déjà, à l’heure actuelle, confrontée à la «dystopie technologique» du modèle chinois, mais cette «dictature de la surveillance» que le peuple chinois connaît actuellement, et qui nous apparaît déjà comme «un avant-goût de l’Apocalypse», n’est rien comparé à ce qu’un système mondial pourrait décider de mettre en place en disposant d’une telle superpuissance. (Cf article de ce blog «La Chine, un avant goût de l’Apocalypse»)
Le chapitre 13 de l’Apocalypse décrit en effet une époque à venir de contrôle totalitaire de l’État, dans une Babylone moderne, dictant qui peut s’engager dans des activités commerciales et qui ne le peut pas, ce qui laisse entendre la nécessité d’une surveillance étroite de chaque individu.
Voici, de manière très succincte, une analyse très personnelle et très libre du texte d’Apocalypse 13, à l’aune de la vision post-humaniste des évangélistes de l’IA :
En Apocalypse 13v3, la 1ère Bête est blessée à mort, mais se voit guérir de manière incroyable, suscitant «l’admiration» de «toute la terre» (v3). Une admiration si grande que tout le monde voudra «suivre» cette Bête. Ne serait-il pas pertinent d’envisager ici un miracle produit par la «techno-science» ? D’ailleurs, il est intéressant que les premiers «miracles» fantasmés par les évangélistes de l’intelligence artificielle vise à «guérir les aveugles» et faire «marcher les paralytiques», comme une forme de détournement antichrist de la puissance divine, telle que Christ l’a manifesté il y a 2000 ans. Mais qui oserait accuser ces évangélistes de l’IA de faire des miracles par Béelzébul (Mat. 12v24) ? Les foules aveuglées d’admiration ne verront que le génie humain créateur d’une super-intelligence au service du bien commun, et s’imagineront ainsi pouvoir s’affranchir totalement du pouvoir divin, alors même que les premiers développeurs de cette superpuissance n’hésite pas à parler eux-mêmes de «convocation du diable».
En Apocalypse 13v4, le monde entier dira : «Qui est semblable à la bête et qui pourra combattre contre-elle ?». Difficile de croire que l’humanité puisse dire cela d’un simple humain, aussi intelligent soit-il, mais cette donnée colle parfaitement avec l’idée d’une IA qui sera infiniment supérieure à l’intelligence humaine, et qui, dans un premier temps, sera bénéfique à l’Humanité, afin que tout le monde y adhère de toute sa pensée et se livre pleinement à elle.
En Apocalypse 13v5, le texte nous dit que l’on «donnera une bouche» à cette Bête. Et c’est ce qui se produit actuellement, puisque les évangélistes de l’IA donnent actuellement la parole à l’intelligence artificielle. Et avec cette parole, la Bête dira «de grandes choses» et «des blasphèmes». Cette super-intelligence dira nécessairement de «grandes choses», puisqu’elle aura accumulé plus de connaissances et de savoirs que n’importe quel esprit humain ! Mais nous voyons déjà le début du basculement, puisque cette IA utilisera son pouvoir pour «blasphémer» et commencer ainsi le règne de l’Antéchrist. Au v6, le texte poursuit : «Et elle ouvrit la bouche pour blasphémer contre Dieu, pour blasphémer contre son nom et son tabernacle, et contre ceux qui habitent dans le Ciel».
En Apocalypse 13v7, le texte dit encore qu’il lui «fut donné puissance sur toute tribu, langue et nation» à la Bête. A nouveau, nous voyons que cette Bête doit d’abord recevoir de quelqu’un, pour devenir puissante, et qu’elle est au bénéfice d’un développement étape par étape, tel un programme informatique qui reçoit des mises à jour et des améliorations. Après lui avoir donné la capacité de la parole, les évangélistes de l’IA lui donneront ainsi, une puissance capable de contrôler toutes les nations. Et ils le feront dans un but bien précis, en vue de «faire la guerre aux saints».
En Apocalypse 13v11, dans la suite logique de ce développement, étape par étape, nous voyons surgir une 2ème Bête, ou pourrait-on dire, une Bête 2.0.! Et d’ailleurs, au v12, le texte nous précise que celle-ci «exerçait toute la puissance de la première Bête en sa présence, et elle faisait en sorte que la terre et ses habitants adoraient la première Bête», comme si cette 2ème IA, d’égale puissance que la 1ère, se mette à collaborer avec la 1ère, pour parvenir à une nouvelle dimension de puissance, tant dans ses capacités que dans ses activités sur la population. Lire v 13-14 : «Et elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre, par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la Bête, disant aux habitants de la terre de dresser une image à la Bête, qui après avoir reçu un coup mortel de l’épée, était encore en vie». On voit bien dans ce texte, ce développement d’activités et de capacités, tel un nouveau programme informatique capable de grands prodiges qui séduit l’esprit humain et qui vise à restaurer la 1ère Bête. D’ailleurs, à ce sujet, comment comprendre ce «coup mortel de l’épée» ? Dans la Bible, l’épée est l’image de la «parole» provenant de la bouche de Dieu, et nous voyons d’ailleurs dans AP. 19v15 que «de sa bouche sortait une épée aigüe, pour frapper les nations», ou encore dans AP. 19v21 : «Et les autres furent tués par l’épée qui sortait de la bouche…». Autrement dit, une Parole capable de tuer et de détruire. J’en comprends donc personnellement, qu’à l’instar de l’épisode de la Tour de Babel, Dieu va frapper cette 1ère «CyberTour de Babel», cette 1ère Bête, comme un signe d’avertissement révélant que Dieu reste infiniment plus puissant que cette Bête super-intelligente. Mais nous voyons que la rébellion de l’Humanité sera-t-elle qu’ils créeront une 2ème Bête en vue de restaurer la 1ère et d’augmenter encore sa puissance.
En Apocalypse 13v15, le texte parle cette fois d’un nouveau stade de développement, qui consiste à «animer l’image de la Bête, afin que l’image de la Bête parlât, et elle fit mettre à mort tous ceux qui n’adoraient pas l’image de la Bête».On peut y voir, en plus du langage, le développement d’une volonté, celle de tuer, tous ceux qui refuseraient de se soumettre à son image, car son objectif est de nous recréer à son image, et que nous ne soyons plus des créatures à l’image de Dieu. Peut-être faut-il y voir également une incarnation. Cette intelligence supérieure désire s’incarner dans une image (un corps qui ressemble à celui de l’homme ?), à l’instar de l’Esprit divin qui a permis l’incarnation de Christ dans un corps d’homme.
En Apocalypse 13v16, le texte parle désormais de l’étape ultime du contrôle sur l’esprit humain : «Et elle faisait que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, prenaient une marque à la main droite ou au front». Nous voyons que la Bête est désormais autonome. Elle agit selon sa propre volonté et contrôle nos pensées. Elle n’a plus besoin qu’on lui donne quoi que ce soit. D’ailleurs, elle contrôle tout le monde, y compris les grands et les riches. Et pour s’assurer de ce contrôle, elle contraint chacun de recevoir une marque sur la main droite ou au front. La Bête veut «être en nous» et «agir en nous», à l’image de Christ qui vient habiter «en nous» et à l’image du St Esprit qui «agit en nous, au-delà de tout ce que nous pouvons penser ou imaginer» (Ephésiens 3v20). D’où le danger d’une puce qui viendrait remplacer partiellement ou totalement notre cerveau, et contrôler nos propres agissements et notre propre corps. Ce serait une manière pour le diable de posséder toute l’Humanité, après l’avoir totalement séduite.
En Apocalypse 13v17, le contrôle devient total, puisque désormais : «personne ne [peut] acheter ni vendre , s’il [n’a] la marque ou le nom de la Bête, ou le nombre de son nom»
Certains pourraient objecter que l’IA a au moins une limite. C’est le fait que l’intelligence humaine est le produit résultant de l’union du cerveau de l’homme avec son esprit — phénomène qui ne peut être physiquement reproduit. En effet, la Bible révèle cette composante non physique des êtres humains qui leur donne la capacité de penser de façon abstraite, de ressentir des émotions et de prendre conscience. Elle révèle ceci : «[…] dans l’homme, c’est l’esprit, Le souffle du Tout-Puissant, qui donne l’intelligence […]» (Job 32v8)
Néanmoins, explique à ce sujet le pasteur Mario Seiglie : «même si les ordinateurs ne parviennent jamais à prendre conscience, les scientifiques estiment qu’ils peuvent simuler l’intelligence humaine. S’ils reçoivent suffisamment d’information, de puissance et d’exemples de la vraie vie, ils pourraient finir par « agir » comme un être humain, ce qui représenterait ce que certains pourraient considérer comme une forme de semi-vie. Un tel phénomène n’est peut-être pas loin de se manifester»
Dieu a toujours déclaré, comme un principe fondamental : «Maudit soit l’Homme qui se confie en l’Homme» (Jérémie 17v5 ; Psaume 118v8), mais nous pourrons certainement bientôt déclarer, par extension : «Maudit soit l’Homme qui se confie en l’Homme qui se confie en la machine». Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit à l’Eglise : «Sortez de Babylone !».
«Quand cela surviendra-t-il ? Nous n’en sommes pas absolument certains, mais nous sommes déjà en présence de certaines conditions qui, selon la Bible, existeront aux temps de la fin. Comme nous pouvons le lire dans Daniel 12v4, les connaissances se multiplieront dans la période qui précédera le retour de Jésus-Christ. Grâce à la révolution technologique, l’information a augmenté de façon exponentielle dernièrement, accomplissant ainsi la prophétie liée à ces conditions. Que pouvons-nous faire entre-temps ? Comme nous l’avons déjà vu, nous ne devons surtout pas perdre espoir. Nous devons chérir les vérités divines plus que jamais, contribuer à prêcher l’Évangile du Royaume de Dieu à venir et prier pour qu’il vienne mettre fin au chaos de plus en plus dangereux créé par l’homme sur la terre. Jésus-Christ nous rappela de prier tous les jours : « […] que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6v10) Le Royaume sera la solution par excellence face à la dangereuse entreprise d’exploration humaine de l’IA et d’autres technologies susceptibles de mener à la catastrophe», conclut le pst Mario Seiglie.
Paul OHLOTT
Bibliographie/Sitographie
. «Elon Musk: “With Artificial Intelligence We Are Summoning the Demon”», Article de Matt McFarland pour The Washington Post, le 24 oct. 2014.
. «L’intelligence artificielle : une menace à venir», Article de Mario Seiglie pour UCG.org, le 7 nov. 2017.
. «Intelligence artificielle : définition et utilisation», Article sur le site du Parlement Européen, le 7 sept. 2020.
. Dossier spécial dans The Economist, 25 juin 2016.
. «End of the World as We Know It», Article de Zoe Nauman dans The Sun, 16 fév. 2017
. «Stephen Hawking Warns Artificial Intelligence Could End Mankind», Article de Rory Cellan-Jones, BBC News, 2 déc. 2014.
. «Bill Gates on Dangers of Artificial Intelligence: “I Don’t Understand Why Some People Are Not Concerned”», Article de Peter Holley, The Washington Post, 29 janv. 2015.
. «L’intelligence artificielle menace l’humanité d’extinction : l’appel effrayant de 100 experts à se méfier de l’IA», Article de Elise Do Marcolino, Midi Libre, 31 mai 2023.
. «Les 5 dangers de l’IA selon Geoffrey Hinton, un de ses pionniers», Article de Jenifer Bitar, Le Point, 2 Mai 2023
. «Neuralink : les implants cérébraux de la startup d’Elon Musk vont être testés sur des humains», reportage BFM TV, 29 mai 2023
. «Greffe de puce cérébrale : la start-up Synchron devance Neuralink avec son premier cobaye», Article de Science&Vie, du 11 mai 2023.
. «Implant cérébral : une technologie qui vous veut du bien ?» ; Article de Mélinée Le Priol, La Croix, 06 fev. 2023
. «Implanter des puces d’IA dans notre cerveau ne serait pas une si bonne idée», Article de Valentin Cimijno, dans SiècleDigital.Fr, 23 Août 2019.
. Cours de Théologie Systématique – Anthopologie Biblique CH.I, Institut de Théologie Charismatique (ITC)
29/05/2023
Lors d’une Croisade à Détroit, dans l’Etat du Michigan, le 5 juin 1956, le célèbre évangéliste Oral Roberts avait brillamment prêché sur le thème : «Qui est ce 4ème homme ?», faisant référence à cet homme mystérieux qui est apparu dans la fournaise ardente, aux côtés de trois jeunes héros de la foi : Schadrac, Méschac et Abed-nego.
Selon le récit de Daniel 3, le roi Nebucadnetsar fit construire une immense statue d’or et ordonna que tous les hommes de la province de Babylone, au son de la trompette, doivent se prosterner et adorer ce faux Dieu. On vint rapporter au roi que les trois jeunes hébreux ont refusé d’obéir à l’ordre du roi. Le roi les convoqua furieux et les menaça de les jeter dans la fournaise ardente s’ils refusent d’obéir. Ils lui ont répondu :
«Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée» (Daniel 3-17-18)
Ces trois jeunes hébreux seront alors jetés dans la fournaise ardente, mais seront délivrés par l’apparition d’un quatrième homme.
Et voici comment l’évangéliste Oral Roberts révèlera l’identité de ce 4ème homme :
Qui est ce 4ème homme ?
Qui est ce 4ème homme ?
14/11/2022
La formation des fossiles, difficilement explicable en condition normale – ainsi que leur disposition donnant le registre fossile – sont complètement et simplement expliquées par le déluge mondial et nous donne des détails en accord total avec le récit biblique. Etonnant !
Timothy Clarey travaille actuellement comme professeur auxiliaire à la King’s University (Southlake – Texas, États-Unis). Il fait de la recherche en géologie sédimentaire et stratigraphie, hydrogéologie et géologie structurale. Leur projet actuel est «la stratigraphie mégaséquentielle à travers l’Asie».
14/11/2022

Historien et Philosophe des sciences , chargé de cours à l’université d’Oxford, Thomas Lepeltier précise sa pensée : «on accuse le créationnisme de tous les maux. Il menacerait autant la science que les sociétés démocratiques. D’où les réguliers appels à le combattre au nom de la rationalité et de la laïcité». Une haine infondée et contreproductive, car «ceux qui veulent sa disparition sous prétexte que ce ne serait pas une théorie scientifique, mais uniquement une doctrine religieuse font, sans s’en rendre compte, la promotion d’une société où toute contestation des théories scientifiques dominantes auraient disparu. Si c’est cela que veulent les adversaires du créationnisme, l’esprit critique qu’ils prétendent défendre risque de mal se porter. Dans le domaine de la réflexion – comme en politique si on est démocrate -, ne faut-il pas toujours se féliciter de l’existence de contradicteurs, quand bien même on estime que ceux-ci ont tort ?».
Le Créationnisme peut-il être une science ?
Selon Thomas Lepeltier, le Créationnisme a, pour le moins, le grand mérite de nous obliger à réfléchir à ce que signifie la notion de scientificité et de nous inciter à la réflexion, quant aux limites de la théorie darwinienne de l’évolution. Ainsi, considérer le Créationnisme en tant que contradicteur serait déjà une belle évolution dans les mentalités et participeraient nécessairement à la nécessité d’un débat sur la question des origines.
Par ailleurs, il rappelle salutairement que « Charles Darwin » n’est pas le premier savant a avoir pensé à l’évolution du vivant. Avant lui, il y a eu son grand-père Erasmus Darwin, mais également Jean-Baptiste Lamarck ou Robert Chambers. Tous ces savant étaient évolutionnistes. Darwin n’a donc pas découvert l’évolution, il a simplement proposé «un mécanisme pour expliquer l’évolution du vivant», et ajoute-t-il : «Il faut donc toujours faire attention à ne pas identifier théorie de l’évolution et théorie de Darwin – Darwinisme. Il existe des théories de l’évolution qui ne sont pas darwiniennes. Si vous croyez que pour être scientifique, il faut croire à l’évolution, cela n’est donc pas suffisant pour accuser les créationnistes de ne pas être scientifiques. Le darwinisme n’est qu’une théorie de l’évolution parmi d’autres».
La sélection intelligente des mécanismes évolutifs…
Tous les créationnismes ne s’opposent pas nécessairement à l’idée «d’évolution». C’est notamment le cas des promoteurs du «Dessein Intelligent». En réalité, les créationnismes sont surtout opposés au darwinisme, tout en pouvant accepter certains processus évolutifs dans le plan créationnel. Aussi étonnant que cela puisse paraître pour le grand public, on peut donc être «créationniste» et «évolutionniste». En effet, il est tout à fait concevable (et c’est le cas d’un grand nombre de créationnistes) de considérer que les espèces ont été distinctement créées par Dieu tout en envisageant qu’elles puissent ensuite évoluer après leur création. L’enjeu reste alors de définir clairement les mécanismes évolutifs qui sont réels (dont le constat ne souffre d’aucune remise en question possible) des mécanismes évolutifs qui reposent sur des hypothèses et des scénarios fictifs.
Soulignant la malhonnêteté de certains scientifiques évolutionnistes, Thomas Lepeltier explique par exemple que l’on «essaye souvent de ridiculiser les créationnistes dans leur ensemble pour leur refus de croire à une évolution des formes vivantes. On présente alors une multitude d’observations qui témoignent sans ambiguïté d’une évolution, comme le cas des bactéries, qui se sont adaptées à certains médicaments. Mais ces signes d’évolution, beaucoup de créationnistes les acceptent complètement. Ce ne sont pas ces petites évolutions qui remettent en cause leur conception globale de l’histoire du vivant. L’ironie dans ces pseudo débats, c’est que c’est souvent au nom de la rigueur intellectuelle que les créationnistes sont tournés en ridicule. Or, si les créationnistes acceptent très bien une certaine évolution des formes vivantes, ce sont ceux qui les accusent de nier complètement l’évolution qui manquent de rigueur intellectuelle».
D’authentiques scientifiques créationnistes
Par ailleurs, en tant qu’historien, Thomas Lepeltier rappelle également salutairement que le créationnisme, qui était la conception dominante jusqu’au 19ème siècle, n’était pas que «l’expression de considérations théologiques». Si on réduit le créationnisme a une doctrine religieuse, cela signifierait que tous les grands savants du XVII, XVIII et XIXème siècles ne seraient pas de vrais scientifiques en raison de leur conception créationniste de l’histoire du vivant !
«Je pense à des personnalités comme John Ray, comme Carl Linné, comme Georges Cuvier ou encore Louis Agassiz», écrit-il, en ajoutant : «Il est incontestable que des créationnistes ont participé au développement des sciences. Ils ont répertorié, classé, catalogué le monde de la flore et de la faune. En ordonnant ainsi la nature, ils ont fondé les sciences du vivant».
Si nous voulons être honnêtes intellectuellement, il nous faut donc nous interroger sérieusement : si le créationnisme, avant que l’évolutionnisme ne s’impose à la communauté savante, n’est pas uniquement l’expression de considérations théologiques, mais s’il peut procéder d’une démarche scientifique, qu’est-ce qui ferait que le créationnisme moderne (à partir du XXème siècle) ne relèverait quant à lui, en rien de la Science ?
Le danger de la mythologie darwinienne
Et à ce sujet, Thomas Lepeltier rejette les faux raisonnements trompeurs : «On pourrait dire que c’est parce que les créationnistes modernes se trompent en ne reconnaissant pas l’évolution. Mais attention, comme je vous l’ai rappelé, il y a des créationnistes qui sont évolutionnistes. Et de toute façon, même pour les créationnistes qui ne sont pas du tout évolutionnistes, cela pose un problème. Si c’est juste parce qu’ils se trompent qu’ils ne peuvent pas prétendre à la scientificité, il faudrait également retirer le titre de scientifique à beaucoup de savants considérés jusque-là comme des scientifiques. En effet, l’erreur est très courante en science. Donc tous ces savants qui ont professé des théories désormais jugées fausses ne pourraient plus être considérées comme des scientifiques».
Il est donc sain et nécessaire de se méfier «d’une certaine mythologie darwinienne», et pour «éviter de tomber dans cette mythologie, il faut toujours avoir à l’esprit, premièrement, que l’évolution est un scénario de l’histoire du vivant ; et deuxièmement, que le rôle de Darwin consista à rendre crédible ce scénario en lui fournissant un mécanisme fondé sur la sélection naturelle. On voit donc ce que pourrait avoir de problématique l’affirmation qui stipulerait que seul le scénario darwinien de l’histoire du vivant peut être scientifique».
Une théorie scientifique peut-elle invoquer une «cause intelligente» ?
Certains voudraient alors objecter le caractère scientifique du Créationnisme et en particulier de la théorie du «Dessein Intelligent», en raison de l’intervention d’une cause intelligente pour expliquer l’histoire du vivant. A ce sujet, Thomas Lepeltier explique très clairement pour quelles raisons cette objection est sans fondement scientifique…
Il pose ainsi le débat : «Imaginons des archéologues qui découvrent des pierres alignées. Ils peuvent bien sûr avancer que cet alignement est une configuration fortuite. Mais il ne serait pas déraisonnable de leur part de supposer que l’alignement de ces pierres est dû à une cause intelligente, en l’occurrence des hommes et des femmes du passé ayant construit un mur. La référence à une cause intelligente ne semble donc pas poser de problème en science»
D’autres diront alors que «ce qui pose problème, c’est quant cette cause intelligente est utilisée pour expliquer des phénomènes naturels et en particulier, la structure des organismes vivants. Là encore, la situation n’est pas très claire. Imaginons que ce soit des extra-terrestres, venus sur Terre il y a des millions d’années, qui soient responsables de l’apparition de la vie sur notre planète. Un biologiste moderne, confronté aux très grandes difficultés à expliquer l’origine de la vie, qui en viendrait à faire l’hypothèse que la vie est apparue par l’intermédiaire d’une cause intelligente ferait donc une hypothèse tout à fait raisonnable. Même plus, il ferait la bonne hypothèse. Ce fut en réalité l’hypothèse émise par un biologiste très sérieux dans les années 70. Il a d’ailleurs reçu le prix nobel de médecine. Il s’agit de Francis Crick, le co-découvreur de la structure de l’ADN. Si l’hypothèse de Francis Crick n’a pas été retenue par la communauté scientifique, ce n’est pas parce qu’il faisait référence à une cause intelligente pour expliquer un phénomène naturel, mais parce que l’on n’a jamais trouvé de trace de ces extraterrestres. Ce n’est donc, pas là encore, la référence à une cause intelligente pour expliquer des phénomènes naturels, qui pose problème en science»
Certains argueront peut-être alors que la cause intelligente des archéologues ou des extraterrestres de Francis Crick peuvent s’expliquer par des causes naturelles, à condition que les hommes du passé ou les extraterrestres trouvent leurs origines dans des phénomènes naturels… Il faudrait donc accepter les causes intelligentes uniquement si elles sont le fruit de causes naturelles ? Thomas Lepeltier s’insurge alors à ce propos : «au nom de quoi peut-on affirmer que toute cause intelligente doit pouvoir être expliquée par des causes naturelles ? Qui impose ce diktat ? Certains disent que c’est comme cela que la science a toujours procédé et que c’est donc comme cela qu’elle devrait procéder. Sur un plan historique cela est douteux. Dans ses Principia Mathematica (1687), Isaac Newton faisait explicitement référence à un concepteur intelligent pour expliquer la formation et la stabilité du système solaire. Faudrait-il le rayer de la liste des scientifiques ? Considérer cet ouvrage comme pseudo-scientifique ? Rayer certains passages ? Il n’est pas sûr que cet ostracisme serait très pertinent. Et de toute façon, quand bien même il serait correct d’affirmer que la science a toujours procédé de la sorte, pourquoi vouloir la figer une fois pour toutes ? Au nom de quel principe peut-on lui interdire d’évoluer vers une prise en compte d’une cause intelligente dans ses explications ?»
In fine, «si la Science sert à rendre compte ou à comprendre le monde réel, on ne peut exclure des explications scientifiques que ce qui n’existe pas dans la nature ; or, on ne sait pas si une cause intelligente quelle qu’elle soit, est intervenue dans l’histoire du vivant ; c’est justement ce qui doit faire l’objet d’une investigation scientifique. Autrement dit, exclure de la science toute considération de cause intelligente reviendrait à exclure celle-ci de façon dogmatique de la réalité, puisque l’on ne peut pas savoir à l’avance si des causes intelligentes ont joué ou non un rôle dans l’histoire du vivant. Les promoteurs du dessein intelligent disent que, tant que l’on n’a pas démontré qu’un Dieu n’est pas intervenu dans l’histoire du vivant, on ne peut pas affirmer catégoriquement qu’il n’est pas intervenu. Et tant que l’on ne sait pas si oui ou non il est intervenu, il n’est pas déraisonnable d’analyser dans quelle mesure une explication qui ferait référence à son intervention serait moins tirée par les cheveux qu’une explication qui éviterait une telle référence. La tâche des scientifiques pourrait ainsi consister, entre autres choses, à déterminer où et comment se seraient produites ces interventions».

Thierry Grésin, biologiste, géologue et professeur du module de «Bible & Science» au sein de l’Institut de Théologie Charismatique (ITC), explique notamment, à propos de la scientificité du Créationnisme que «dans les domaines de la biologie qui concernent l’évolution des espèces et qui sont étudiables par la science fonctionnelle, le créationnisme est tout autant une science que l’évolutionnisme. Les expériences sont reproductibles et les conclusions peuvent être remises en question par les pairs. La différence se trouve dans la reconstitution historique de l’histoire de la vie, de la biodiversité, dans l’interprétation des fossiles et des strates géologiques, dans les datations absolues et dans l’histoire du monde. Le créationnisme pourra être tout autant une science que l’évolutionnisme. C’est une théorie scientifique qui intègre autant que possible l’ensemble des faits observés. Mais en tant que science historique, elle sera fondée sur les mêmes types de raisonnements abductifs et donc incertains» (2).
Paul OHLOTT
Notes
29/09/2022
Contrairement à ce qu’affirment certains philosophes, historiens progressistes et théologiens libéraux, tels que Frédéric Lenoir (« Comment Jésus est devenu Dieu », Ed. Fayard) ou encore Richard E. Rubenstein (« Le jour où Jésus devint Dieu », Ed. La Découverte), qui reprennent les thèses d’Ernest Renan, formulées au XIXème siècle, dans son ouvrage « Histoire des origines du Christianisme », la nature divine du Christ n’a pas été soudainement inventée aux IIIème et IVème siècles de notre ère.
Tout d’abord, parce que les écrits néo-testamentaires dévoilent clairement que les premiers chrétiens, dès le 1er siècle, croyaient à la divinité du Christ, bien qu’ils étaient juifs et qu’ils croyaient en l’absolu « unicité de Dieu ».
Secondement, ces chercheurs font preuve d’une profonde méconnaissance du judaïsme antique. En effet, l’historien juif Daniel Boyarin a publié un travail remarquable dans son ouvrage « le Christ juif », dans lequel, il démontre que l’idée de consubstantialité du Messie avec Dieu est loin d’être une innovation chrétienne tardive, mais qu’elle était déjà présente dans certaines tendances du judaïsme pré-rabbinique.
Il serait abusif d’affirmer que tous les juifs antiques acceptaient la figure d’un Messie divin , mais c’était une réalité au sein de plusieurs courants judaïques. Daniel Boyarin affirme sans l’ombre d’un doute que « beaucoup des idées religieuses liées au Christ (Messie), identifié plus tard à Jésus, étaient déjà présentes dans le Judaïsme« . La croyance chrétienne à la divinité d’un Jésus messianique est donc une idée profondément juive et non une innovation de l’Eglise, vers les IIIeme et IVème siècles, sous l’influence des hellénistes.
Plusieurs passages de la Bible hébraïque évoquent clairement la divinité du Messie :
Le passage de Jérémie 23v5-6 n’est pas appliqué au Messie par les Chrétiens uniquement mais ce sont les Juifs eux-mêmes qui appliquaient ce verset au Messie :
Daniel Boyarin explique encore que l’exemple le plus emblématique d’une figure humaine incarnant Dieu, est sans conteste le passage du livre de Daniel sur le « fils de l’homme » :
«Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme ; il s’avança vers l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit» (Daniel 7v13-14)
Ce personnage dépeint par Daniel est évidemment décrit en des termes messianiques. Pourtant, la description va bien plus loin que la simple figure du Messie humain.
Cette vision de Daniel offre cinq caractéristiques :
L’historien Daniel Boyarin souligne que l’association de ce personnage aux «nuées des cieux» tend clairement à faire de lui une figure divine. En effet, dans la littérature biblique, les nuées sont systématiquement associées à Dieu lui-même. Ce passage semble donc présenter le Dieu unique d’Israël sous la forme de deux personnes, l’Ancien des jours et le Fils de l’homme, à tel point qu’il est possible de parler d’un «Dieu binitaire» pour décrire la théologie du Livre de Daniel.
«L’idée d’un second Dieu, vice-roi de Dieu le Père, est l’une des plus anciennes idées théologiques en Israël. (…) les idées de la Trinité et de l’incarnation, ou du moins les germes de ces idées, étaient déjà présentes parmi les croyants juifs longtemps avant que Jésus ne surgisse sur scène», affirme Daniel Boyarin, qui précise encore que si la notion de «Trinité», telle qu’elle est comprise par les chrétiens et formulées par les Pères de l’Eglise dès le IVème siècle, n’est sans doute pas juive, celles de «double nature du Messie et de multi-personnalité de Dieu» le sont.
L’idée d’un Dieu « binitaire », inspirée du passage de Daniel, est récurrente dans la littérature juive postbiblique, que l’on nomme «écrits intertestamentaires» (textes considérés comme apocryphes). Ainsi, la période de rédaction des premiers écrits chrétiens est également celle du développement d’une théologie juive de la double nature du Messie. L’attente d’un Messie divin «faisait pleinement partie de la tradition juive», précise Boyarin.
Au vu de tous ces éléments, il n’est sans doute guère étonnant que de nombreux Juifs, après l’exil babylonien, et plus particulièrement entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle ap. J.-C., aient adopté l’idée d’une nature divine du Messie, et que la révélation d’un Dieu unique et multi-personnel, n’avait rien de scandaleux ou de blasphématoire.
En réalité, les premiers judéo-chrétiens se différencient de leurs coreligionnaires juifs sur la base, non de concepts théologiques nouveaux, mais simplement d’une personne : Jésus. Ainsi que l’affirme Boyarin : «Toutes les idées sur le Christ [=le Messie] sont anciennes : la nouveauté, c’est Jésus. Il n’y a rien de nouveau dans la doctrine du Christ, excepté l’affirmation que cet homme-là est le Fils de l’Homme». En fait, c’est la proclamation que Jésus est le Messie divin d’Israël qui distingue ses disciples des autres Juifs.
Ces Juifs qui confessent Dieu en trois personnes !
Daniel Boyarin n’est pas le seul à défendre cette thèse. Le Dr Juif Benjamin Sommer, dans l’une de ses conférences au sujet «des corps de Dieu», affirme que les Juifs ont tort de se moquer des chrétiens trinitaires puisque cette doctrine tire son origine du judaïsme antique.
Benjamin Sommer, professeur de Bible au Jewish Theological Seminary of America, donne des exemples de textes Juifs qui confessent un Dieu en trois personnes. Il admet même que lorsqu’il faisait ses recherches pour écrire son livre à ce sujet, il n’avait pas du tout l’objectif de prouver que les juifs étaient trinitaires, mais c’est la conclusion à laquelle il a été contraint de parvenir, par honnêteté intellectuelle. Il déclare notamment : «Nous, juifs, n’avons aucune objection théologique à la doctrine de la Trinité. (…) Le concept de Trinité est présent dans le Tanakh ainsi que dans le mysticisme juif»
Parmi les textes que Benjamin Sommer cite :
Et qu’en est-il du Saint-Esprit ? Le Judaïsme est-il binitaire ou trinitaire ?
Le Targum connait aussi une troisième entité, appelée Saint-Esprit, intercédant entre l’Éternel et Israël. Le Dr Michael Brown explique à ce sujet que dans le Midrash (étude) des Lamentations, il y a des réflexions sur la personne du Saint-Esprit. Par exemple, Lamentations Rabbah 3:60,9 rapporte qu’après que l’empereur romain Hadrien ait exécuté deux Juifs, le Saint-Esprit se mit à crier : «Tu as vu, Ô Éternel, le mal qui m’est fait. Prends en main ma cause ! Tu vois leur vengeance, leurs complots contre moi». Voilà un exemple du Saint-Esprit intercédant. Selon Lévitique Rabbah 6:1, le Saint-Esprit est un conseiller-avocat qui parle de la part du Seigneur à Israël et de la part d’Israël au Seigneur… Dans toutes ces citations, qui peuvent être facilement multipliées (voyez par exemple, Genèse Rabbah 84:11; Cantique des cantiques Rabbah 8:16, Lamentations Rabbah 1:48), il est clair que le Saint-Esprit est considéré comme une personne, un «qui» et non un «quoi», avec une dimension personnelle et non simplement un pouvoir impersonnel. Il est considéré comme Dieu Lui-même et toutefois comme une entité distincte de Dieu qui peut intercéder entre Dieu et l’homme.
Le philosophe Philon d’Alexandrie rapporte encore que le Saint-Esprit est Divin (Sur les Géants, chapitre 11), il viendra demeurer dans des personnes pour les aider à faire la volonté de Dieu (Les Lois spéciales, I, 54), il sera répandu sur des personnes (Sur les Vertus, 39), il conduira les personnes à chercher Dieu et à l’adorer (Les Lois spéciales, I, 48). Enfin, Philon rapporte, au sujet de Genèse 18v2 où l’Éternel apparait à Abraham et celui-ci en levant les yeux voit 3 hommes, une tradition juive disant que ces trois sont Dieu. Il dit : «Il est raisonnable que l’un soit trois et que les trois soient un» (Philon d’Alexandrie, Sur Abraham 199-122)
La Trinité, un dogme judéo-chrétien !
En guise de conclusion, Maxime N. Georgel, auteur d’un article intitulé : «Les juifs antiques croyaient-ils en la Trinité ?», est catégorique sur la question :
« En regardant les sources juives ainsi que leurs analyses faites par des spécialistes et docteurs tant Juifs que Chrétiens, une conclusion s’impose : la notion d’un Dieu multi-personnel n’est pas une idée inventée par les chrétiens ni volée aux païens. Comme nous l’avons dit, ce sont eux qui ont formulé précisément la doctrine trinitaire, mais ils ont derrière eux une longue tradition juive reconnaissant un Ange/Parole/Fils/Sagesse et un Esprit appelés, avec le Père, Yahweh et accomplissant des oeuvres divines. Leur relation avec le Père étant décrit comme «procédant de» Lui ou «émanant de» Lui. Ainsi, sans confesser explicitement la Trinité, ils allaient dans le sens de celle-ci, la formulaient comme en balbutiant. Une formulation imprécise qui essaye de rendre cohérentes les données de l’Ancien Testament. L’éclairage du Nouveau Testament permettra aux Chrétiens de confesser avec une précision admirable ces vérités. Et c’est en réaction aux chrétiens que les Juifs ont changé leurs interprétations, progressivement, tout au long du Moyen-Âge, comme en témoignent les pères de l’Église comme Justin Martyr, contemporain des premiers changements d’interprétation».
Pst Paul OHLOTT
Note
Métraton est considéré comme l’archange le plus proche de Dieu et qui a la particularité d’avoir été préalablement un humain, donc d’avoir vécu parmi nous. Etymologiquement, le nom Métatron signifie « guide ». Il est le recteur des Archanges. Etant le plus proche de Dieu, il est le plus puissant également. Décrit comme le grand scribe céleste, il est aussi le grand-prêtre du Ciel. C’est le plus terrestre des Archanges, qui siège au sommet de la hiérarchie, en face de Dieu, dont il est le seul à l’avoir vu. C’est l’Archange des archanges. C’est celui qui créa l’univers avec Dieu.
Bibliographie